Le gouvernement ivoirien, dans une déclaration dont copie a été transmise, ce samedi, à pressecotedivoire.ci, condamne les propos "d’une extrême gravité, appelant à la haine de l’étranger, tenus le mercredi 5 juin, par l’ex chef de l’Etat Henri Konan Bédié.
Le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, a cité quelques extraits des propos tenus par Henri Konan Bédié qui recevait le mercredi, une délégation de son parti à Daoukro, entre autres " … on fait venir des étrangers armés qui sont stationnés maintenant dans beaucoup de villages…"; " … il faut simplement que nous soyons conscients, car le moment venu, nous agirons, pour empêcher ce hold-up sur la Côte d’Ivoire, sous le couvert de l’orpaillage …", "d’autres ont fait venir clandestinement … surtout dans la commune d’Abobo; les gens rentrent, on leur fait faire des papiers …", " … nous avons fait venir des étrangers dans nos plantations de café, de cacao; et ensuite, les gens se sont installés à leur propre compte, et aujourd’hui, ils agressent les planteurs ivoiriens et se disputent même la propriété des terres ", " … il faut que nous réagissions pour que les Ivoiriens ne soient pas étrangers chez eux, car actuellement on fait en sorte que l’Ivoirien soit étranger chez lui. Mais les Ivoiriens n’accepteront jamais cela… ".
Pour le porte-parole du gouvernement, ces propos sont de nature à mettre en péril au-delà de la paix et de la cohésion sociale, l’unité nationale et la stabilité du pays.
Le gouvernement condamne cette sortie d’Henri Konan Bédié qui intervient à un moment où plusieurs localités du pays sont secouées par des violences intercommunautaires qui se sont soldées par des morts, des blessés et des dégâts matériels importants ainsi que des déplacements des populations en détresse humanitaire.
La note rappelle que c’est "l’instrumentalisation de la haine de l’étranger par le Président Henri Konan Bédié et les dérives qui en ont résulté ont été à la base des différentes crises que notre pays a connues depuis le décès du Président Félix Houphouët-Boigny, en décembre 1993".
"Le Gouvernement tient à rappeler à tous que le racisme, la xénophobie, le tribalisme et la discrimination raciale ou religieuse sont constitutifs d’infractions prévues et punies par la loi pénale", avertit la déclaration.
Lambert KOUAME