La préfecture de la ville de Zuénoula a été saccagée, jeudi, aux environs de 8h, par des manifestants suite à l’assassinat d’un ancien chef du village de Bohizra, Djè Bi Djè Robert, remplacé depuis un mois par un autre postulant répondant au nom de Joseph Tra Bi Youan à qui la préfecture a délivré un arrêté de nomination.
Des jeunes, très excités, avec le visage noirci, armés de machettes, de gourdins, de projectiles, de fusils calibre 12, avec des amulettes aux coudes et aux bras, ont fait irruption, vers 8h, dans les locaux de la préfecture. Sur leur passage, ils ont mis à sac la salle de conférences de la préfecture, les bureaux du chef de cabinet, du comptable et de la secrétaire générale.
Ces populations accusent le préfet d’avoir délivré un arrêté de nomination au chef Tra Bi Youan au détriment de Djè Bi Djè Robert pourtant choisi, selon eux, conformément aux us et coutumes depuis 2009. Cette affaire avait suscité l’opposition du chef Djè Bi Djè et d’une bonne partie de la population qui ont saisi dans la foulée la Direction des circonscriptions administratives. Le préfet, dans la foulée, a été dessaisi du dossier.
C’est dans l’attente d’une suite à cette affaire que le chef Djè Bi Djè Robert trouve la mort, dans la soirée de mercredi, vers 23h. Selon son frère cadet, Djè Bi Djè Pierre, l’ancien chef était en partance pour son domicile de la ville après une réunion avec des populations à propos du bicéphalisme au sein de la chefferie dans le village.
Il était à moto avec son président des jeunes lorsque qu’ils tombent dans une embuscade tendue par deux individus dont un était armé. Il reçoit un coup de feu à la poitrine. Grièvement atteint, il est évacué d’urgence à l’hôpital général de Zuénoula où il succombe de ses blessures.
Pour ses partisans, son rival est Tra Bi Youan est à la base de cet assassinat. Tout de suite, ses biens ainsi que ceux de ses fanatiques du village de Bohizra sont pris pour cible. Une vingtaine de maisons et une moto sont entièrement calcinées, selon un premier bilan de l’AIP.
La situation reste délétère, car un peu partout dans la ville, il y avait des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre dans la matinée. Les cours dans le primaire tout comme les activités commerciales ont été fortement perturbés. Les établissements financiers ont fermé également devant la détermination des manifestants à défier les forces de d’ordre.
La police et la gendarmerie de la ville ont reçu un renfort de trois cargos de la compagnie de brigade de Bouaflé. Les résidences du préfet et du Sous-préfet sont sous haute surveillance.
(AIP)