Présidentielle 2025-RHDP : Ouattara va-t-il remplacer Ouattara ?





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Ils y vont à fond la caisse, les militants du RHDP. Comme un véhicule sans frein, ils foncent tout droit, convaincus que le président de leur parti, Alassane Ouattara, 82 ans, va rempiler. Ils n’ont aucun problème avec les déclarations « tonitruantes » que font leurs adversaires qui estiment que faire 4 mandats successifs dans une République qui n’exige que deux de suite, est suicidaire. Pardi ! nous avons été avertis depuis le début que ce sera le deuxième mandat de la IIIe République !

N’osez pas les bousculer et des formulations plus ou moins élaborées dans des laboratoires sortent instantanément de leur bouche pour « vous mettre à votre place ». On retiendra principalement, « On sait que le vieux (parlant de Ouattara, ndlr) est fatigué mais nous, c’est lui qu’on veut. On dit que Jésus c’est Dieu et Dieu c’est Jésus. Eh bien ! sachez que Ouattara c’est nous, nous c’est Ouattara ». Selon le plan construit et mis à la disposition des chefs de région, Ouattara ne fera pas de campagne. Ce sont ses lieutenants qui seront sur le terrain.

A Bingerville, sous un arbre fruitier, sont rassemblés des militants du RHDP. Sur la dernière ligne de chaises, tout au fond, une jeune dame se lève. Son corps est svelte. Visage candide et innocent, elle est dotée d’une beauté naïve. Elle a surpris toute l’assistance par sa réaction qui semble refléter sa beauté intérieure. « Ce n’est pas parce qu’on est femme qu’il ne faut pas prendre en compte nos propositions. Je dis de noter que chez nous, il n’y a pas de plan B. C’est Alassane ou rien. Faut écrire que après Alassane c’est Alassane. Voilà ! J’ai dit pour moi ».

Et pour l’emmener à accepter leur proposition de le voir se présenter encore à la présidentielle, ils ont commencé déjà à occuper le terrain, exactement comme s’ils étaient en campagne électorale. Mais dans une campagne électorale connue pour être un important rendez-vous du candidat avec la population, quand ce dernier vient à manquer, n’est-ce pas un gros risque que l’on prend ? Réponse : « Vous oubliez qu’il n’y a personne de sérieux en face. Thiam, c’est le V Baoulé. Lorsqu’il en sort, c’est pour aller à la rencontre des Baoulé dispersés sur le territoire. Pourquoi devrait-on avoir peur d’un tel homme ? ».

Il n’y a pas que le président du PDCI qui fait l’objet de moquerie chez les militants du RHDP. Laurent Gbagbo et Affi Nguessan sont aussi minimisés. « Gbagbo et le PPA-CI sont éprouvés par de longues années de disette. Ils sont essoufflés en ce moment et, surtout, ils n’ont pas d’argent. Regardez combien ils sont absents du terrain. On ne les voit que sur Facebook ». Quant à Affi « il n’a pas encore fini de régler ses problèmes internes. Il est menacé de perdre son poste à cause des nombreuses fluctuations que connaissent ses opinions. Il est insaisissable et aucun électeur ne peut le suivre ».

Avec un tel tableau sombre dressé de leurs adversaires, pourquoi, logiquement, les partisans de Ouattara devraient-ils être parcourus par la plus petite des peurs ? Ils se sentent si forts qu’ils n’ont cure de ce qui se passerait dans la tête de leur champion. Et si Ouattara se rétractait ? « Mais que voulez-vous que cela nous fasse ? Nous nous rangerons derrière celui qu’il choisira pour le remplacer. Une chose est sûre, nous sommes solides et sommes en place ». Ce sentiment de sécurité est renforcé ces derniers temps par la nomination surprise de Robert Beugré Mambé à la tête de la Primature.

Depuis que le chef de l’Etat, pour trouver un successeur à Patrick Jérôme Achi, a sorti de la manche longue de son veston couleur kaki, le gouverneur du District d’Abidjan, nombreux sont ceux des militants du RHDP qui ne craignent plus rien pour la succession du « vieux ». A propos de cette succession, un haut cadre de ce parti confie que « le président envoie toujours des signaux. Pour l’heure, explique-t-il, je n’en vois pas un seul. Du moins, ce que je vois, c’est qu’il est candidat. Quand il prendra la décision, on le saura. A l’époque, lorsqu’il lui a plu d’envoyer Amadou Gon au front, il l’a laissé prendre le devant de toutes les actions. Et on voyait le Premier ministre partout ».

Partant de cette confidence, que dire alors des parrainages de plus en plus nombreux et divers du jusque-là discret Vice-président de la République ? Et si vers la fin, c’était lui, Tiémoko Meylet Koné, l’ancien patron de la banque centrale, âgé de 75 ans ? Il n’aurait pas quitté, le mardi 19 avril 2022, le juteux poste de gouverneur de la BCEAO pour la vice-présidence de la Côte d’Ivoire pour rien.

Abdoulaye Villard Sanogo

 

 

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