Félix Kouamé Koffi Krah et ses compagnons n'entendent pas se laisser faire
La crise au sein de la Fédération des syndicats autonomes de Côte d'Ivoire – Confédération Générale (FESACI-CG) semble loin d’être résolue, chaque camp restant campé sur ses positions. Le lundi 19 août 2024, Félix Kouamé Krah Koffi et son camp, ceux qui le reconnaissent comme secrétaire général confédéral, ont tenu une conférence de presse à Abidjan-Cocody pour rappeler que le 7ème congrès ordinaire, initialement prévu les 13 et 14 juillet 2024 et reporté par décision judiciaire aux 28 et 29 septembre 2024, est bel et bien maintenu. « Nous tiendrons notre congrès absolument, et rien ne nous en empêchera. Nous avons les textes avec nous », a affirmé le porte-parole de cette centrale syndicale, Dr Ernest Atté Boka, lors de cette rencontre.
Le conférencier a également pris soin de rétablir certains faits. « Le 1er août dernier, nous vous avons informés de la violation de l’ordonnance judiciaire n° 3542 et de l’organisation d’un simulacre de congrès, d’une durée historique d’une heure trente minutes, à la Rotonde des Finances au Plateau. Nous avions à cette occasion dénoncé cet acte de rébellion et d’indiscipline ainsi que le détournement de la somme de 200 millions de francs CFA par les sieurs Traoré Yakouba et Cissé Brahima, ainsi que la tentative désespérée de ces camarades de récupérer le siège pour y procéder à une prétendue passation de charges le 26 juillet 2024. Ces faits graves ont conduit à la fermeture momentanée de notre siège social par les autorités policières afin de faire la lumière sur cette affaire », a expliqué l’orateur.
Il a également dénoncé le refus des dissidents de collaborer avec l'entreprise chargée d’auditer les comptes de la Confédération après des retraits d’argent effectués après le décès du défunt secrétaire général confédéral, Mamadou Traoré Dohia, sans que les personnes habilitées à ordonner des dépenses n’en soient informées. « L'examen des relevés bancaires révèle que près de 200 millions de francs CFA ont été soustraits du compte de la FESACI-CG, dont le solde disponible était de seulement 67 000 francs CFA à la date du 18 mars 2024 », a accusé Dr Atté Boka. Sur ce point, Kouamé Krah Koffi n’exclut pas de donner suite judiciairement, d'autant qu'il affirme disposer des relevés bancaires du compte de la FESACI.
Autre point abordé lors de cette conférence de presse, le silence du gouvernement face à cette crise. « Nous tenons à souligner que la fermeture du siège de la Centrale par la police depuis le 29 juillet et l’exclusion de la FESACI-CG de la cérémonie officielle de la fête de l’indépendance célébrée le 7 août 2024 par les pouvoirs publics constituent des violations flagrantes de la liberté syndicale, notamment des conventions 87 et 98 de l’OIT », a dénoncé le conférencier.
Il a appelé « les autorités nationales, le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale, le CESEC, la CNDH-CI, les organisations de droits de l'homme, les institutions du dialogue social et les organisations syndicales de Côte d'Ivoire à œuvrer pour faire respecter les textes et les décisions de justice, en l’occurrence les ordonnances 3853 et 3542 du tribunal de première instance ».
La FESACI-CG n'a pas manqué de solliciter la solidarité internationale en demandant à la Confédération Syndicale Internationale (CSI), à la CSI-Afrique et aux organisations syndicales partenaires de lui apporter leur soutien en vue d’une issue favorable à cette crise. « Elle se réserve le droit de porter cette affaire devant les instances compétentes de l’organisation (NDLR : FESACI) », a conclu Dr Ernest Atté Boka.
Modeste KONE