Éditorial: Le jour où …





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Édito



Au cours d’une nouvelle Assemblée Générale qui a réuni plusieurs centaines d’Actionnaires à la Bourse du Travail de Treichville, les débats ont été riches et parfois enflammés entre les dirigeants de notre club et ses membres. Ce fut passionnant d’écouter chacun développer ses arguments, qui pour encenser le Président du Conseil d’Administration, qui pour lui expliquer qu’il s’était trompé en transférant le joueur Sankara Karamoko en cours de saison, qui pour lui demander de reconstruire une équipe conquérante en vue des joutes ivoiriennes et africaines à venir.

Me Roger OUEGNIN a développé comme à chaque fois ses arguments pour expliquer ses choix tout en acceptant parfois de reconnaître que l’on aurait pu (et dû) mieux faire. Ainsi va la vie et la gestion d’un club au cours de laquelle il faut sans cesse prendre des décisions en tenant compte des intérêts du club mais parfois aussi de certaines réalités complexes.

L’un des moments forts de ce conclave fut lorsqu’il s’exclama à l’attention de l’assistance : « Mais en fait, vous vous en foutez des chiffres, la seule chose qui vous intéresse, ce sont les résultats de l’équipe professionnelle » ! Médusée, la foule composée d’un public diversifié, ne répondit pas de manière unanime. Certains, les plus anciens certainement, contestèrent pour affirmer qu’ils étaient satisfaits et intéressés par cette présentation de l’état de santé financière du club. D’autres, plus fougueux, plus jeunes et moins connaisseurs des arcanes du club jaune et noir, répondirent par l’affirmative, intéressés essentiellement à connaître le nom des recrues et de savoir si l’entraîneur allait être conservé. Cette division des anciens contre les modernes est, certes, un peu caricaturale mais elle revêt malgré tout une certaine réalité.

S’il est vrai que la préoccupation principale des supporters de n’importe quel club dans le monde demeure les résultats sportifs, l’ASEC Mimosas a réussi au fil des années à construire une extraordinaire relation de confiance entre ses dirigeants et ses supporters grâce à une politique de transparence visant à transmettre un maximum d’informations sur la vie du club, qu’elles soient d’ordre financier, patrimonial ou structurel. Et le chef de file des Mimosas d’ajouter : « Le jour où le Conseil d’Administration ne vous présentera plus ses états financiers chaque année, le club sera en danger de mort ! ».

En effet, si la présentation des états financiers de l’Association et l’organisation d’une Assemblée Générale sont des obligations statutaires à remplir chaque année, cette grand-messe à laquelle tous les Actionnaires sont conviés, qu’ils soient membres actifs individuels, collectifs ou juste sympathisants et amoureux de l’ASEC Mimosas sans avoir fait la démarche de s’enrôler dans notre Association, est bien plus qu’une Assemblée Ordinaire. Elle est le lien de confiance, un temps appelé le PACTE !

Allons plus loin : Qu’en sera-t-il le jour où le magazine Mimosas ne sera plus publié, la Radio RJN sera coupée, notre Amicale des Anciens Footballeurs et Autres Athlètes (AAFAAM) dissoute où les réunions annuelles se tiendront en petit comité réunissant uniquement les membres à jour de leurs cotisations comme le prévoient nos textes ? A quoi tout cela sert-il si seuls les résultats de l’équipe professionnelle sont importants ? Ce sera, à n’en point douter, le début de la fin, pour devenir un club comme les autres qui vivotera, gagnera de temps en temps la Ligue 1 mais sera amené à mourir à petit feu, sans que l’on s’en aperçoive, comme tant d’autres avant lui.

Prenons garde à toutes ces attentions, à tous ces détails et symboles qui rendent notre club vivant et fort car, pour reprendre une formule célèbre du Premier Président de la Côte d’Ivoire, un grand club, comme le bonheur, on ne l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu !

 Benoît YOU

 



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