Sassandra : les raisons de la cherté du poisson révélées par un pêcheur





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Isaac Koffi évoquant les raisons de la cherté du poisson à Sassandra



Les habitants de Sassandra expriment régulièrement leur mécontentement face à la montée des prix du poisson dans leur localité. Isaac Koffi, un pêcheur chevronné de la capitale régionale du Gboklè, a dévoilé à presscotedivoire.ci, le 17 juillet 2024, les facteurs responsables de cette situation.

A l’entame de son propos, il a souligné que l'interdiction de la fabrication de pirogues à Sassandra oblige les pêcheurs à se rendre jusqu'au Ghana pour en acquérir. Dans ce pays voisin, le coût des pirogues atteint jusqu'à un million de francs CFA, exacerbant ainsi les coûts de démarrage pour les pêcheurs.

Isaac Koffi a ensuite pointé du doigt plusieurs augmentations significatives des coûts des matériaux essentiels à la pêche. Le kilogramme de plomb est passé de 250 à 3000 FCFA, tandis que les cordes de bobines ont augmenté pour passer de 500 à 1000 FCFA. De plus, le prix des flotteurs a doublé, passant de 75 FCFA à 150 FCFA chacun. Quant au bal de filets, son prix a grimpé de manière vertigineuse, passant de 35.000 FCFA à 300.000 FCFA.

Par ailleurs, Isaac Koffi a dénoncé la présence des charretiers sur les eaux de Sassandra qui, avec leurs bateaux modernes en haute mer, entravent les efforts des pêcheurs locaux en détruisant leurs filets sans scrupules.

Les pêcheurs du Gboklè doivent également faire face à une concurrence féroce de la part des pêcheurs de Grand Béréby, de San Pedro et de Tabou, qui se déplacent jusqu'à Sassandra dès qu'ils constatent une baisse de la production dans leurs propres zones de pêche.

Enfin, la flambée du prix de l'essence à la pompe aggrave encore la situation, car les pirogues moyennes à moteur nécessitent environ 30 litres pour chaque sortie en mer. Les pêcheurs doivent prévoir des réserves supplémentaires d'essence et de nourriture pour des périodes de pêche prolongées dans des conditions souvent difficiles.

Face à ces défis, Isaac Koffi et ses collègues pêcheurs se voient contraints de vendre le poisson à des prix élevés afin de subvenir à leurs besoins essentiels tels que le loyer, les factures et la scolarité de leurs enfants.

Ils appellent les autorités à intervenir en rappelant à l'ordre les charretiers pour qu'ils respectent les zones de pêche désignées, et à œuvrer pour la réduction des coûts du matériel de pêche, souvent difficile à obtenir à Sassandra.

Touré Boa

Correspondant régional

 

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