A quoi joue Guillaume Soro avec Alassane Ouattara ?





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Une réconciliation entre le chef de l’État et son opposant en exil semble de plus en plus hypothétique… Leur dernier appel téléphonique a d’ailleurs tourné court. Si le dialogue a été renoué entre le chef de l’État Alassane Ouattara (ADO) et l’ancien président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, notamment lors de trois échanges téléphoniques fin mars puis début avril, il est de nouveau au point mort. Facilités par le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé ainsi que par certains proches d’ADO, les premiers échanges entre les deux hommes furent particulièrement courtois et productifs.

Les excuses de Soro Guillaume

Soro a même formulé des excuses auprès du président ivoirien pour son comportement passé, ses déclarations 2020, alors que Ouattara briguait un troisième mandat contesté par ses opposants, dont Soro. Après un premier appel rendu compliqué par la mauvaise connexion de l’opposant qui utilisait par souci de discrétion un logiciel d’appel vidéo par internet (Ouattara était, lui, dans sa résidence de Mougins), les deux hommes ont pu discuter chaleureusement, et les excuses de Soro furent acceptées par ADO, qui lui a toutefois précisé qu’il attendait des explications ultérieures de vive voix. D’abord secret sur son lieu de résidence, Soro a fini par préciser qu’il se trouvait à Niamey, au Niger. Puis d’avouer à son interlocuteur qu’il souffrait d’une grave maladie qui nécessitait des soins complexes. Certains ont évoqué un cancer, ce qui expliquerait l’importante perte de poids constatée lors de récents clichés de l’ancien Premier ministre de Gbagbo, puis de Ouattara. Sans que cela ait pu être vérifié. Quoi qu’il en soit, inquiet pour la santé de Soro, ADO a ensuite demandé à Abdourahamane Tiani, le chef de la transition nigérienne, de s’assurer qu’il puisse être pris en charge pour se soigner, et de veiller sur lui. Mais lors d’un dernier appel, le troisième, Soro a semblé embarrassé quand Ouattara lui a expliqué sa démarche auprès de l’homme fort de Niamey et du Premier ministre de ce dernier, Ali Lamine Zeine, lui enjoint de se rapprocher d’eux. Insistant, il lui a plutôt demandé de le confier au président congolais Denis Sassou Nguesso, à Brazzaville. Face à l’incompréhension de Ouattara, Soro a fini par avouer que, s’il était bien installé à Niamey, il n’avait aucun contact direct avec Tiani ou son chef du gouvernement. Il s’est placé sous la protection d’un haut-gradé de la junte dont il a préféré taire le nom. Agacé, le chef de l’État ivoirien a mis fin à l’échange, prenant toutefois la peine de laisser la porte ouverte à l’ancien rebelle une fois sa situation éclaircie. Depuis, c’est silence radio.

Jeune Afrique

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