En congrès à Grand Bassam, les éditeurs veulent donner un souffle nouveau à leur organisation
Le Groupement des Éditeurs de Presse de Côte d’Ivoire (GEPCI) a procédé ce vendredi 21 juin 2024, à Grand Bassam, à l’ouverture de son 6e congrès ordinaire, autour du thème : « Quelle stratégie pour la viabilité des entreprises de presse en Côte d’Ivoire ? ».
En présence du représentant du ministre de la Communication et des Médias, de Samba Koné, président de l’Autorité nationale de la presse (ANP), de Méité Sindou, directeur général de l’Agence de soutien et de développement des Médias (ASDM) et de plusieurs personnalités du monde des médias, Nicolas Baba, conseiller, représentant le Premier ministre Beugré Mambé, parrain, a assuré les patrons de presse que des actions sont envisagées pour soutenir les médias.
Pour lui, les patrons de presse, en prenant sur eux de mener des réflexions sur la viabilité de leurs entreprises de presse, manifestent « clairement » leur ferme volonté à rechercher des solutions pérennes aux difficultés de leur secteur. « L’Etat ne peut que vous encourager et vous soutenir dans cette louable initiative », a-t-il déclaré, les assurant de garder espoir car, a-t-il insisté : « C’est sûr que quelque chose est en train d’être fait pour redonner à vos entreprises leur dynamisme et leur vitalité ».
Poursuivant, il a fait savoir que l’Etat, conscient des mutations et autres forces exogènes qui rendent ce secteur particulièrement difficile, s’est engagé à aider la presse en opérant des réformes au niveau de structures de soutien à la presse notamment l’ASDM. Pour lui, l’Etat en créant cette agence avait voulu se rapprocher davantage des médias pour se saisir de leurs difficultés afin de les adresser au mieux.
S’agissant de la distribution des journaux sur l’ensemble du territoire, l’une des plaies de la presse et face à la montée en puissance des nouveaux médias, le représentant du Premier ministre a rassuré que l’Etat fera tout ce qui est nécessaire pour que ces années difficiles soient de vieux souvenirs.
« Après les études réalisées et celles en cours dans le cadre du programme national de la communication (PANACOM), des appuis nécessaires sont envisagés pour soutenir tout l’écosystème des médias. Vous le savez, M. le Premier ministre, chef du gouvernement a toujours été une personnalité proche des médias. Il connaît vos préoccupations », a insisté Nicola Baba pour qui à travers toutes ces actions, le Premier ministre voudrait témoigner sa gratitude, mais surtout son profond désir d’aider la presse à franchir le cap.
Le représentant du chef du gouvernement, ministre des Sports et du Cadre de vie n’a pas manqué de traduire la reconnaissance de son mandant aux médias devant l’extraordinaire mobilisation nationale affichée face au monde, à la faveur de la CAN. « Soyez encore et toujours de vecteurs d’unité et de cohésion pour les défis nouveaux, nationaux à venir », a-t-il exhorté.
Répondant à la sollicitation du président du Gepci, Zohoré Lassane qui dans une doléance a sollicité une audience auprès du Premier ministre, Nicolas Baba a été plus que clair : « La demande lui a été transmise et je peux vous garantir que ce sera pour très très bientôt en liaison avec le ministre de la Communication ».
Le directeur de cabinet, Matial Adou, représentant le ministre de la Communication et des Médias, Amadou Coulibaly a invité les acteurs des médias à renforcer la solidarité afin de sortir des zones de turbulences qu’ils traversent depuis de longues années et qui ont été exacerbées par les crises sociales et économiques de ces derniers temps tout en indiquant que le ministère sera toujours à leurs côtés pour apporter sa contribution à la revitalisation de la presse.
Tout en rappelant que dès sa nomination à la tête du département ministériel, le ministre Amadou Coulibaly a commandité une étude sur le modèle économique de la presse et la professionnalisation du secteur, il invite les patrons de presse à mettre en application les recommandations de cette étude, notamment celles portant sur le renouvellement éditorial, le management des entreprises de presse, l’application effective de la convention collective qui, selon lui, a été mise en exergue comme une exigence nécessaire et normative.
S’agissant de la distribution, a-t-il rappelé, il a été recommandé d’engager une réforme profonde de la Société de distribution. « Une régulation de l’activité de la distribution de la presse et de l’imprimerie est envisagée », a relevé Martial Adou.
Quant à l’aide à la presse, les conclusions de cette étude recommandent d’instaurer un principe de grande sélectivité face aux besoins sous la base d’une certification rigoureuse des entreprises médiatiques. Ce principe de sélectivité de l’aide sera étendu à la presse numérique.
Tout en assurant que le gouvernement fera sa part en termes de réponse institutionnelle, il a invité les éditeurs à s’approprier les recommandations qui les concernent.
Le président du Gepci dans un discours essentiellement axé sur les remerciements a rendu hommage au président de la République, Alassane Ouattara, qui selon lui, a toujours accordé une place de choix à la presse et plaidé auprès de lui pour le retour de la traditionnelle cérémonie de la présentation de vœux de la grande famille des médias.
Dans la même veine, il a remercié le Premier ministre, Robert Beugré Mambé, « un grand ami de la presse qui a toujours un grand respect et une oreille attentive à nos préoccupations ». Il a aussi souhaité qu’au sortir de ce congrès, le chef du gouvernement accorde à son organisation une audience afin de partager avec lui, certaines préoccupations.
Il a également salué le ministre Amadou Coulibaly qui « ne ménage aucun effort » pour rendre notre secteur viable. « Nous tenons pour preuve l’étude commanditée récemment par ses soins. Aussi, souhaiterons-nous la mise en œuvre des recommandations » de cette étude, a-t-il terminé.
Après cette première journée, consacrée essentiellement aux travaux d’amendements des statuts et règlements intérieurs et à la présentation du rapport moral et financier, la journée du samedi sera quant à elle dédiée au renouvellement des instances dirigeantes avec l’élection du président du bureau exécutif, du président du Conseil d’administration et des commissaires aux comptes.
Le président sortant, Zohoré Lassane est candidat à sa propre succession, note-t-on.
Lambert KOUAME