Au moment où se déroule la CAN 2023, les embouteillages aussi se multiplient dans le district d'Abidjan
La grand-messe du football africain a démarré, samedi 13 janvier 2024, en terre ivoirienne. Une belle fête que chaque Ivoirien a accueilli avec beaucoup de joie. Seulement, à mi-parcours de cette compétition qui a vu l’arrivée dans le pays, de nombreux supporters des nations participantes, les Abidjanais, commence à déchanter quant à la circulation. Il est en effet devenu très difficile de se déplacer dans la capitale économique ivoirienne. Deux faits expliquent cette situation.
La première raison, comme on n’a pu le constater sur de nombreux axes principaux de la ville, la difficulté de rallier un point A à un point B du fait des embouteillages. Les bouchons qui sont dans le quotidien des Ivoiriens, se sont accentués avec la Coupe d’Afrique des nations 2023 (CAN 2023). Impossible de circuler librement. Des zones comme le rond-point de la Riviera Palmeraie à Cocody, le carrefour Akwaba à Port-Bouët, l’autoroute Adjamé-Yopougon, etc. sont devenue le cauchemar des automobilistes. Quand les Eléphants de Côte d’Ivoire jouent, la situation s’empire. Un fait que Georges O., résident d’Abatta, dans la commune de Cocody, déplore : « Avant, on avait des soucis avec les embouteillages. On comprenait donc qu’aux heures de pointe, c’était normal. Mais, depuis le début de la CAN, la situation est devenue plus difficile. Impossible d’arriver à temps à un rendez-vous. C’est incroyable ».
Tapé G. de la SICOGI à Yopougon, ne dit pas le contraire : « On dit qu’on a fait des routes. De nombreuses routes pour rendre la situation plus fluide. Mais il a fallu juste qu’il y ait la CAN pour qu’on ne puisse plus circuler. Mais le jour où on va organiser la coupe du monde, on va faire 24 h dans la circulation ».
Des plaintes qui sont partagées par de nombreux automobilistes. Mais, faut-il le préciser, tous comprennent que cette difficulté est ponctuelle et que les choses entreront dans l’ordre après la CAN 2023.
L’autre difficulté concerne ceux qui n’ont pas de véhicule et qui se déplacent dans des transports en commun. Selon ces derniers, les jours de match des Pachydermes ivoiriens, le coût du transport prend l’ascenseur. Les minicars communément appelés Gbaka font de la surenchère. Le tarif de 300 FCFA passent à 500 FCFA et ceux de 500 FCFA atteignent 800 FCFA voire 1 000 FCFA. C’est le cas de la ligne Adjamé-Port-Bouët Gonzagueville. Ici, il n’y a pas d’état d’âme. C’est à prendre ou à laisser. Les pauvres usagers sont obligés de s’exécuter pour pouvoir rallier leurs différentes destinations. Ceux qui refusent de payer ces tarifs exorbitants, se rabattent sur les bus de la SOTRA. Là encore, témoigne Guillaume Tokpa, les bus se font très rares depuis le début de la CAN 2023. « Il nous arrive d’attendre 2 heures de temps pour avoir un bus. Je ne sais pas si toutes les lignes sont concernées mais, avec le 718 que j’emprunte au carrefour casier de Gonzagueville pour me rendre à Adjamé-Liberté, les choses ne sont pas faciles pour nous ». Même discours pour Eric L. d’Abobo-Sogefiha qui affirme ne plus se déplacer en bus depuis que la CAN 2023 a démarré et qu’il a constaté qu’il fallait s’éterniser à l’arrêt de bus avant d’avoir un véhicule. « On ne sait pas où sont passés les bus. Certains nous disent qu’ils ont été réquisitionnés pour la CAN. D’autres soutiennent que ce sont les embouteillages qui les empêchent d’arriver à temps. On ne sait plus quoi penser. Une chose est sure, c’est devenu très difficile pour nous », se justifie-t-il.
Au total, les Abidjanais, bien qu’heureux d’accueillir la CAN 2023, supportent mal ces difficultés de déplacement. Si certains comprennent que c’est un sacrifice à faire pour la réussite de la plus grande compétition du football africain, d’autres par contre le supportent mal. Une chose est sure, tous sont dans le même bateau. Mais le bout du tunnel n’est plus loin, car la finale est prévue pour le 11 février 2023 et les choses devraient rentrer dans l’ordre.
Modeste KONE