La Côte d’Ivoire entend organiser, du 13 janvier au 11 février 2024, « la plus belle » Coupe d’Afrique des nations (CAN). Pour ce faire, tout est mis en œuvre pour sa réussite. En fait, tout ou presque. Car l’aspect environnemental laisse encore à désirer.
Il est vrai que l’on constate des déguerpissements des espaces encombrés, des embellissements des voies et espaces verts et autres revêtements de façades à cinq jours du coup d’envoi de la compétition. Le ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité, Bouaké Fofana, a même ordonné, au mois de novembre 2023, une opération de libération des grandes artères des villes de Côte d’Ivoire. Une cure de salubrité et de mise à norme du domaine public qui devait permettre d’avoir des villes propres tout le temps que durera ce grand rendez-vous sportif. Le hic, c’est que nulle part, l’on ne voit de poubelles pour permettre aux populations locales, mais aussi aux nombreux visiteurs qui ont commencé à fouler le sol ivoirien, d’éviter de jeter les ordures dans les rues.
Déguerpissement d'accord mais propreté d'abord
Bouaké Fofana et ses services doivent anticiper, en dotant les stades, les fan-zones ou villages Can, mais aussi les rues et autres espaces de loisirs, de poubelles bien visibles afin de faciliter la gestion des ordures. Dans les stades, des poubelles postées dans les différentes tribunes permettront de prévenir et de gérer les déchets des supporters pendant les différents matches. Cela accompagnera le geste des bénévoles ou volontaires qui seront chargés de passer entre les rangées pour collecter des déchets dans des sacs poubelles.
Des gestes éco-citoyens dans les stades et leurs alentours qui pourront permettre d’éviter d’avoir des impacts négatifs sur l’environnement pendant cette compétition. Sinon, on assistera à la création de dépotoirs.
Pour l’instant, aucune campagne de communication autour de la CAN 2023 ne s’y penche sérieusement. En dehors de quelques panneaux publicitaires aperçus sur certains axes routiers et qui vont dans le sens de la mobilisation des populations et de la sensibilisation en vue d’une CAN sans déchets.
Sachant que l’Agence nationale de gestion des déchets (Anaged) peine déjà à gérer les 280 tonnes de déchets plastiques journaliers d’Abidjan, il est bon de ne pas en rajouter à la pollution. Surtout que l’on sait que les ordures qui seront les plus visibles seront des bouteilles et sachets d’eau ou de jus de fruits, des papiers mouchoirs, etc.
Il urge donc d’associer tous les acteurs intervenant dans la gestion des déchets, d’infuser quelques éco-gestes aux habitants et de placer des poubelles aux bons endroits pour avoir zéro-déchet ou tout au moins réduire la pollution dans les stades au cours de cette CAN 2023 qu’on veut de l’hospitalité. Mais, n’oublions pas que l’hospitalité implique aussi d’accueillir le visiteur dans un cadre propre et sain.
Solange ARALAMON