Côte d’Ivoire/ Houphouétisme : Houphouët-Boigny, le paravent des politiciens pour s’attirer la faveur des électeurs (analyse)





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A quelques mois d’octobre 2020, tous les regards sont cristallisés sur les élections présidentielles. A l’orée donc de ces joutes électorales, les partis politiques et autres groupements affûtent leurs armes. L’une de ces armes, ou du moins la plus utilisée, est à n’en point douter le nom du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, Félix Houphouët-Boigny.

Pour ses œuvres gigantesques réalisées, chaque parti ou homme politique s’accroche au nom de cette icône pour s’attirer les faveurs de l’électorat. Ils sont même allés plus loin en créant l’"Houphouétisme", un néologisme ou concept, créé de toute pièce pour affirmer leur attachement à ce grand homme politique dont la marque dépasse les frontières ivoiriennes et même africaines. 

L’on se souvient, avant sa mort, le ballet de chefs d’Etats tant africains qu’Européens sur les bords de la lagune Ebrié pour prendre conseils auprès de lui. Et ce n’est pas fortuit s’il a été surnommé "le sage de Yamoussoukro".

C’est donc en raison de cette notoriété que les hommes politiques, arrivés après lui et en manque de poigne, s’accrochent au nom du père fondateur pour faire bonne presse et attirer tous ceux qui avaient de l’admiration pour ce grand homme vers eux. 

Cette bataille pour se faire une image semblable à celle d’Houphouët bat son plein en ce moment. 
Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir) se réclame des idéaux d’Houphouët-Boigny de sorte qu’à tous les rassemblements et autres meetings, c’est le nom Houphouët qui est mis en avant. 

Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition), formation politique fondée par Houphouët-Boigny, soutient être l’héritier légitime du père fondateur. L’on se rappelle encore la boutade lancée en janvier par Henri Konan Bédié, lors d’une rencontre tenue à Daoukro, où il a traité ses adversaires politiques se réclamant d’Houphouët-Boigny de "fils adultérins". 

"Aujourd’hui, l’esprit d’Houphouët est ici, avec nous et nulle part ailleurs, surtout pas avec ces fils adultérins", avait martelé Henri Konan Bédié, lors de la cérémonie d’hommage qu’on lui rendait. Ces propos avaient suscité de vives réactions de ses adversaires.

Cette obstination à s’accrocher à Houphouët-Boigny suscite dans le même temps des interrogations entre autres, faut-il être forcément descendant d’Houphouët-Boigny pour diriger ce pays ? Est-ce à dire que les autres sont exclus d’office de la gestion du pouvoir ? De qui, Houphouët s’est-il accroché pour bâtir sa notoriété ?

Autant d’interrogations qui devraient pousser ces "houphouétistes" à se tailler leur propre costume que de se réfugier derrière ce nom pour se faire une bonne image. 

Comme le disent les Saintes Écritures : « Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : “Seigneur, Seigneur”, qui entreront dans le Royaume des cieux, mais seulement ceux qui font la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Au jour du Jugement, beaucoup me diront : “Seigneur, Seigneur, c'est en ton nom que nous avons été prophètes ; c'est en ton nom que nous avons chassé des esprits mauvais ; c'est en ton nom que nous avons accompli de nombreux miracles. Ne le sais-tu pas ?” Alors je leur déclarerai : “Je ne vous ai jamais connus ; allez-vous-en loin de moi, vous qui commettez le mal !” ».

Lambert KOUAME

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