Si l’on en doutait encore il y a quelques jours, ce n’est plus le cas. Le Burkina Faso qui a toujours défendu la junte militaire qui a pris le pouvoir au Niger, vient de poser un autre acte concret de sa solidarité d’avec cet État frontalier. Alors que des sanctions visant à isoler le pays d’Hamani Diori ont été prises par la CEDEAO, notamment au niveau des échanges commerciaux, Ouagadougou et Niamey organisent des convois. Depuis quelques heures donc, on constate des camions en provenance du Burkina Faso qui se dirigent vers le Niger. Les images du corridor qui sépare les deux pays sont impressionnantes. Plusieurs dizaines d’engins se suivent, escortés par l’armée nigérienne.
Pendant ce temps, le ministre burkinabé de la Défense, colonel Kassoum Coulibaly, dans une interview accordée à un confrère panafricain, a réaffirmé la volonté de son pays de soutenir le Niger en cas d’attaque de la CEDEAO. « On est prêt, on soutiendra le Niger », a-t-il déclaré. Ajoutant : « Les forces françaises sont présentes. Les forces américaines sont présentes. D'autres forces de certains pays européens sont aussi présentes. Je crois que chaque pays prendra ses responsabilités et voilà ce qu'il faut faire. On a constaté que la France a rapatrié une partie de sa population, c’est ce qu’ils ont voulu. D'autres ne l'ont pas fait. Nous attendons de voir comment ça se passera sur le terrain […]. En fait, on peut déclarer une guerre, mais on ne sait jamais quand est-ce qu'il faut l'arrêter ».
Le colonel est allé plus loin en révélant que son pays est prêt à quitter la CEDEAO en cas d’intervention militaire au Niger.
Modeste KONÉ