La CEDEAO envisage d’intervenir militairement au Niger si l’ordre constitutionnel n’est pas rétabli. La Conférence épiscopale Burkina-Niger qui a réuni les évêques des deux pays, a pris position clairement. Elle est contre une telle initiative. Dans un message, ses chefs religieux ont dit « non » à une intervention militaire. Ci-dessous, l’intégralité de leur communiqué.
Excellences, Chers Frères dans l’Episcopat,
Suite au coup d’Etat du 26 juillet dernier, et les différentes réactions qui s’en sont suivies, c’est avec inquiétude et grande préoccupation que nous, vos frères évêques de la Conférence épiscopale qui réunit nos deux pays, suivons le cours des événements. En effet, comment ne pas s’inquiéter quand il apparait dans les solutions de sortie de crise envisagées le spectre de la guerre, faisant penser à une possible « seconde Libye », alors même que les conséquences funestes et désastreuses de la déstabilisation de ce pays continuent de faire souffrir terriblement les populations du Sahel. C’est pourquoi nous ne croyons pas du tout à la solution de la force à la laquelle nous disons clairement non.
Chers frères dans l’épiscopat,
Dans un tel contexte, nous venons vous traduire notre soutien fraternel et notre solidarité ecclésiale en vous assurant de nos prières pour vous, pour le peuple nigérien tout entier en ces moments difficiles que vous traversez.
Puisse la puissante intercession de la Sainte Vierge Marie, Reine de la Paix et de Saint Joseph, protecteur de l’Eglise universelle, obtenir pour le Niger et le Sahel, la grâce d’une paix durable et d’une sortie de crise pacifique.
Fait à Ouagadougou, le 04 août 2023
Laurent B. DABIRÉ