Recommençons ! Les minutes qui ont suivi la mort brutale et surprenante du président du PDCI ont vu circuler sur les réseaux sociaux, des vidéos d’hommes de Dieu qui avaient, dans leurs prêches, annoncé cette mort. L’annonce la plus claire, la plus précise et la plus crédible est sans nul doute celle faite par un prophète du nom d’Elie Padah.
Nous sommes le 29 avril 2023. Dans l’auditorium du Syndicat national des enseignants du primaire public de Côte d’Ivoire (Syneppci), sis à Yopougon-gare, un homme se tient debout sur le podium. Sa barbe touffue et ses cheveux façon rasta cachent mal un beau et lissé visage.
Vêtu d’une tunique blanche dans un décor de multiples drapeaux placés ici et là le long du majestueux podium, l’homme faisait sans cesse des va-et-vient sur ce podium aussi large que celui du Palais de la Culture de Treichville. Il s’exprime dans un langage (français) soutenu. Il est soutenu par des femmes et des hommes vêtus aussi de blanc. Ce sont, à n’en point douter, ses ouailles.
Ce samedi 29 avril 2023, le prophète Elie Padah est particulièrement inspiré. Et tout porte à croire que son prêche du jour n’est pas préparé d’avance et que tout lui vient sur le moment. La preuve en est qu’en plein prêche, il marque un temps d’arrêt dans son discours pendant que la marche, elle, continue. Puis, quand il reprend la parole, c’est pour faire le récit de ses échanges avec le seigneur.
Selon Elie Padah qui dénonce la prière par à-coups des Ivoiriens au lieu de l’inscrire dans la régularité, la grande délivrance spirituelle de la Côte d’Ivoire interviendra très bientôt : après la fête de l’indépendance de ce 7 août 2023. Mais avant cette délivrance, un important signe nous sera donné. Il viendra du PDCI. « Ce parti va être frappé par un deuil auquel il ne s’attend pas du tout parce qu’il n’aura pas vu ça venir », prophétise Elie Padah. Lequel précise que la nouvelle de ce décès va surprendre tout le monde par sa rapidité parce que, comme au PDCI-RDA, personne n’aura vu ça venir.
Commence alors une série d’autres révélations spirituelles aussi importantes les unes que les autres. Au moment même où il faisait ses révélations sur le deuil qui va frapper le vieux parti et qui marquera le point de départ d’un nouveau cycle pour notre pays sur le plan purement spirituel, une autre révélation se signale à lui. « Je vais vous dire ceci, commence-t-il. A la tête de notre nation, il y a vacation présidentielle. Je l’ai vue spirituellement alors que je suis en train de vous parler ».
Poursuivant son prêche, l’homme de Dieu révèle : « Normalement, vous devriez avoir un grand événement cette année ou l’année prochaine dans ce pays…», faisant sans doute allusion à l’organisation de la CAN de début 2024. Brusquement, il freine des quatre fers, soupir et lance à son auditoire : « Prions pour la Côte d’Ivoire ».
Dans la suite de ses prophéties, le pasteur Padah fait une annonce surprenante (décidément ! tout est surprenant chez lui). Toujours sur la voie de la grande délivrance qu’il a annoncée et qui partirait du nord du pays avec un signal fort venant du PDCI-RDA, l’homme de Dieu dit à ses fidèles : « Je vous avais dit l’année dernière qu’un fils rentrerait au pays. Je vous avais dit que j’ai vu qu’on lui a remis son passeport et qu’il est rentré au pays la même année. Eh bien, je vous annonce encore aujourd’hui qu’un autre fils rentre en Côte d’Ivoire cette année. Un autre fils emblématique de ce pays rentre en Côte d’Ivoire cette année-même. Il va entrer. C’est scellé ».
Les prophéties de ce pasteur, parce qu’elles ne manquent pas de précision (en tout cas pour ce qui est du deuil qui devrait frapper le PDCI), font très peur. Car le chemin de la grande délivrance est parsemé de morts et de bien des mauvaises nouvelles en dehors de la rentrée au pays d’un « fils emblématique ». D’ailleurs, l’homme de Dieu ne manque pas d’attirer notre attention sur cette révolution qui n’ira pas sans dégâts : « Quand vous verrez le signe venu du PDCI-RDA, que chacun prenne garde », prévient-il.
Selon lui, il fait cette mise en garde parce que « l’horizon de cette année 2023 n’est pas bon ». Il y a, clame le pasteur, un semblant de calme avant la grosse tempête.
La question qui se pose maintenant à nous est de savoir quelle attitude avoir devant de telles révélations. Faut-il croire ? faut-il ne pas croire ? Et si nous devrions croire à ces prophéties fracassantes, que faire concrètement ? L’homme de Dieu nous ouvre une porte dans son prêche : « Il y a des prophéties qui sont malléables », avait-il averti. C’est-à-dire qu’on peut les modifier dans leur nature, dans leur structure, dans leur corps. Reste à savoir maintenant si celles faites par Elie Padah le 29 avril 2023 à l’auditorium du Syneppci sont de celles-là.
Abdoulaye Villard Sanogo