Côte d’Ivoire/ Marrée humaine d'Abidjan vers le « V » Baoulé (Reportage)





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Marrée humaine, sonorité musicale, prestation artistique, distribution de gadgets, effervescence totale dans les gares routières à Abidjan, à la veille de la pâques, moment choisi pour célébrer « Paquinou », une sonorité locale empruntée à la langue Baoulé, rythmée par des retrouvailles, des réunions de familles, des rencontres d’associations,  sur des initiatives de développement intégré.

A la gare routière d’Adjamé, jeudi, la cité commerciale est inondée de monde, pour la plupart des ressortissants du grand centre, qui se déplacent dans tous les sens et en grand nombre vers les gares pour emprunter un véhicule à destination du « V » Baoulé (village Baoulé).

A la compagnie Union des transporteurs de Bouaké (UTB), le décor est bien planté. Des sonorités du terroir composées par des artistes bien connus du grand centre, Amany Djoni, N’guess bonsens, Tigresse Sidonie et bien d’autres emportent le millier de voyageurs pendant ces longues heures d’attente.

Assis pour certains, arrêtés pour d’autres, baluchons dans la main, sur l’épaule ou par terre, chacun attend son tour pour le départ dans un espace rénové pour la circonstance, grignotant. Participant au printemps des vendeurs ambulants en ces périodes de grande affluence.

"Je suis là depuis 6h. Et mon départ est prévu pour 15h. Je vais pour la paquinou en compagnie de mes quatre sœurs pour découvrir mon village que je n’ai pas vu depuis longtemps", a confié dame Allangba Marie Paule en partance pour Zatta son village, avec des vivres (huile, spaghetti, oignon)  et des complets de pagne à offrir aux parents.

A UTB, les grands moyens ont été également déployés pour convoyer cette marrée humaine. Selon une des responsables de la gare qui a requis l’anonymat, une programmation journalière a été établie.

"Nous mobilisons pour une journée au moins 30 cars pour convoyer  tous nos passagers mais la demande est encore forte de la part des voyageurs, ce que nous arrivons à, quand même gérer pour satisfait nos passagers puisse qu’ils savent que s’ils sont à UTB, forcement, leur voyage est garanti et encore plus dans le confort avec la sécurité", a-t-elle fait savoir.

 Une augmentation de 1000 FCFA a été appliquée sur le prix de vente des tickets. La destination Abidjan-Yamoussoukro est passée de 4000 FCFA à 5000 FCFA. Une augmentation perçue différemment pas les voyageurs.

"Je suis surpris de cette augmentation. Je ne peux que m’y conformer car c’est la traite", a souligné dame Vanessa Amlan.

A la compagnie AVS transport d’Adjamé, l’affluence est également de mise. Les bagages embarqués, les passagers attendent. A la seule différence que l’attente est moins longue.

"J’ai attendu pendant deux heurs. Je suis là depuis 10h. Et je vais maintenant emprunter le car pour Yamoussoukro", a laissé entendre un passager.

 En dépit de l’annulation de l’édition 2019 de Paquinou régional dans le Bélier pour des “raisons techniques”, la ville de Yamoussoukro se vide de ses habitants qui effectuent des déplacements massifs, depuis quelques jours, vers les villages pour la célébration de cette fête de Pâques en pays baoulé, a constaté sur place l’AIP.

Le conseil régional du Bélier a décidé par contre de soutenir et accompagner l’organisation de la fête de Paquinou dans les différents villages de la région. “C’est l’une des causes de la ruée des populations de la capitale politique vers la campagne”, déclare Koffi Brou, en partance pour Raviart.

Sur les différentes gares routières de la capitale politique, les voyageurs en provenance d’Abidjan et des villes environnantes tiennent le même refrain. “Cette année, Paquinou, c’est le village qui nous accueille”, indique Mlle Madeleine Affoué, attendant avec un groupe d’amies pour le départ à Tié-N’Diékro.

A Dimbokro, depuis ce vendredi, les gares routières notamment des villages d’Abigui, d’Ahua, Bocabo, Koiffi-Ahoussoukro, Ahougnanssou, Adjoumanikro connaissent une animation particulière à cause de l’arrivée des fils et filles, revenus des grandes villes pour faire la fête avec leurs parents. Des populations de Dimbokro estiment que comparativement aux années antérieures, la mobilisation est faible, évoquant entre autres des difficultés économiques.

D’autres localités hors des villages Baoulé s’activent à vibrer aux sons et aux couleurs de Paquinou. Dans le Cavally,  "la cohésion, la fraternité et le développement seront au cœur de ces festivités" qui se dérouleront principalement dans la commune de Guiglo à partir du  week-end pascal. Le chef de la tribu Gbomi, Nanan Kouakou Daniel et ses pairs ont confirmé le déplacement à Guiglo pour ces festivités pascales.

(AIP)

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