Bâtir une société où les femmes ont les mêmes places que les hommes. Tel est le vœu de plus en plus prononcé par les autorités ivoiriennes. Et pour y parvenir, une loi a même été adoptée afin de propulser la présence des femmes dans les assemblées élues.
Elle tarde cependant à rencontrer l’adhésion des partis politiques plutôt guidés par l’envie de gagner des élections que par la promotion des femmes.
Dans un rapport produit par le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant en 2019, « Analyse sur l’égalité homme-femme en Côte d’Ivoire », il ressort un faible taux de représentation des femmes dans les instances de prise de décision, moins de 20 %.
Dans le domaine de l’agriculture, les femmes représentent 90 % des acteurs du sous-secteur vivrier, caractérisé par les revenus destinés à la subsistance.
Le rapport a également montré que les cultures de rente (café, cacao, coton, palmier à huile, anacarde) sont dominées par les hommes, mais les femmes constituent 62 % de la main d’œuvre rémunérée.
Dans le domaine de l’emploi salarié, les hommes occupent majoritairement le secteur, soit 78 % des postes contre 22 % pour les femmes.
Ces inégalités ne sont pas près de disparaître. Le taux de 30% n’a pas été atteint lors des dernières législatives de mars 2021 (- de 15%). Ce taux pourrait être encore plus bas pour les élections régionales et municipales à venir.
Et pour cause, le parti au pouvoir présente une seule femme sur les 31 candidats pour les régionales. Selon des sources proches de l’opposition, les femmes seront également sous représentées tant pour les régionales que pour les municipales.
Aucune place ne sera ainsi faite aux femmes pour faire plaisir à leur condition. Elle devront, à la réalité des faits, engager le combat elles-mêmes afin de s’imposer dans tous les secteurs.
Yvann AFDAL