L'alcool à l'école, le danger rôde toujours





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Les campagnes de sensibilisation contre l'abus de l'alcool  en milieu scolaire se font depuis des années. Soit par l'État soit par des Organisations non gouvernementales. Malgré tout cela, il faut reconnaître que le phénomène va grandissant. Surtout avec l'avènement de nouveaux types d'alcool bon marché comme les sachets de liqueur et la boisson Vody.
En fait, le constat est que les sachets de calao, Striker, Café rhum, Pastis, Alomo better et surtout la canette de Vody dont le fort taux d'alcool est connu de tous (18 %), sont faciles d’accès. Les élèves peuvent s’en procurer aux abords même des écoles. Tant pis, qu'ils soient mineurs ou pas. Les vendeurs et vendeuses ne cherchent qu'à vendre le maximum pour accroître leurs marges bénéficiaires. 
À Abidjan, non-loin d'une école d'enseignement secondaire à Adjamé-quartier Liberté, une cave située à moins de 50 mètres, vend de l'alcool aux élèves. Des apprenants, même aux heures de cours, préfèrent rester dehors pour consommer l'alcool. Assis par petits groupes de 4 à 6 individus, garçons comme filles, en tenues scolaires, s’enivrent en discutant de sujets sportifs et de buzz. Naturellement la cigarette ne manque pas au rendez-vous. 
Tout en disant reconnaître les sanctions qu'il encourt s'il se fait prendre par les responsables de son établissement, Junior, élève en classe de seconde, affirme qu’il fait preuve de prudence. « Il est interdit de boire en tenue d'école mais les éducateurs sont dans leur bureau ». Mettant ainsi en évidence de ses encadreurs. Pourquoi consomme-t-il alors de l'alcool sachant qu'il risque gros s'il se fait prendre ? Junior répond que «  c’est pour ne pas avoir peur ». Selon lui, il est en plus « bien » quand il est ivre.
David, un lycéen qui a arrêté les cours, explique qu’à l’époque, avec l’argent du broutage (escroquerie en ligne), il faisait ce qu’il voulait. À propos des sanctions, il déclare : « Il suffisait de donner un billet à l'éducateur et tout était réglé ». 
Dans cette grisaille, certains vendeurs ont pris conscience et ont décidé de ne plus vendre d’alcool aux élèves ainsi qu’aux hommes en tenue.
Monsieur  Assalé, jeune commerçant, déplore ce fléau et touche du doigt ses conséquences. Selon lui,  l'alcool à l'école est « la base de l’incivisme et du manque de respect des enseignants ». Il ajoute que des encadreurs ferment les yeux pour éviter d'être la cible d’agressions en ville et même à l’école. 
Il faut rappeler que l’alcool est considéré comme le troisième facteur de risque de morbidité dans le monde, après l’hypertension artérielle et le tabac. Il représente 3,8% de la mortalité globale. 
Daniel Bini (stagiaire)

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