FPI : Quel avenir pour une gauche ivoirienne en déconfiture





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Le Front populaire ivoirien (FPI) n’a pas réussi à maintenir son unité après la perte du pouvoir en 2011.

La création de Liberté et démocratie pour la République (LIDER), de Mamadou Koulibaly, du Congrès Panafricain pour la Justice et l’Egalité des Peuples (Cojep) de Blé Goudé, la Ligue des mouvements pour le progrès (LMP) de Kablan Appia, du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo, etc. et dernièrement, la mutation du Mouvement des générations capables (MGC, mouvement citoyen) de Simone Gbagbo en parti politique, tous issus du FPI, a consacré totalement l’émiettement de la gauche.

L’on s’interroge dès lors sur l’avenir de cette gauche en déconfiture, à quelques mois des élections locales de 2023 et à trois ans de la présidentielle de 2025, surtout qu’au sein de cette gauche ivoirienne, la bataille sera ouverte entre anciens « camarades », devenus aujourd’hui, adversaires, pour la conquête du pouvoir.

L’acteur principal Laurent Gbagbo, sur qui tous les regards étaient tournés en vue de réunir tout ce monde autour d’une table et faire valoir sa maxime le « asseyons-nous et discutons » ne l’a pas fait, choisissant le plus court chemin de la création d’un nouveau parti. Alors qu’il suffisait qu’il dise un mot et les malentendus seraient résolus. Hélas !

Pour un observateur de la scène politique, si Gbagbo avait appelé Affi, Koulibaly, Simone et Blé Goudé, on n’en serait pas là.    

Un spécialiste des affaires politiques révèle toutefois que, « l’émiettement, c’est le mal de la gauche » et il ne date pas d’aujourd’hui. Selon lui, la gauche aime les ruptures et les contradictions, précisant en outre qu’il y a un principe sur lequel ils doivent s’entendre pour qu’il n’y ait jamais ce genre de rupture, à savoir, « donner le prima, le privilège à la contradiction principale ». Pour lui, il aura toujours des contradictions au sein de la gauche. Mais quand elles surviennent, tous doivent se mettre derrière la contradiction principale.

Et de s’interroger, pourquoi ne pas s’appuyer sur ce principe de base pour laisser de côté les contradictions secondaires et se concentrer sur la contradiction principale qui est celle du retour au pouvoir.

Aujourd’hui, tous devront se départager les 46 % de l’électorat que représentait le FPI en 2010.

L’avenir politique de la gauche ivoirienne en pointillé 

Une chose est sûre. Avec le morcellement, si ces fractions de parti s’affrontent à des élections, il est à parier que la gauche en sortira perdante.

Surtout quand on sait qu’en Côte d’Ivoire, il n’est pas aisé de gagner une élection face au RHDP, parti au pouvoir avec tous les moyens dont il dispose et à un PDCI qui garde une bonne partie de l’électorat dans sa besace et qui se donne les moyens de revenir au pouvoir.

L’exemple de l’élection présidentielle en France devra servir de leçon. La gauche étant allée en rang dispersé a perdu de peu d’aller au second tour.

La possibilité d’une alliance

Cette option n’est pas à exclure et Simone est la première à mettre le pied dans le plat. Au cours d’une interview accordée à une chaîne de télévision française, l’ex-première dame a évoqué la possibilité d’une alliance politique avec le PPA-CI, parti de son époux, Laurent Gbagbo.

A analyser les propos de notre spécialiste, mettre de côté ses egos pour se focaliser sur l’essentiel qui est les élections locales et présidentielles ne serait pas la mer à boire du côté de la gauche surtout qu’étant des anciens « camarades » chacun connaît la force de l’autre et le tout mis ensemble, ne pourra qu’être bénéfique pour l’ensemble.  

Dans tous les cas, la balle est dans leur camp. A eux de savoir en faire bon usage pour ne pas avoir à le regretter demain.

Lambert KOUAME

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