Proposition de loi portant sur la légalisation de la polygamie optionnelle : « c’est une provocation », selon une ancienne ministre





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L’ancienne ministre ivoirienne de la Solidarité, et de la promotion des droits de la Femme, Constance Yaï, réagissant, ce lundi, suite à une proposition de loi portant légalisation de la polygamie optionnelle a estimé que « c’est une provocation et une violation de la Constitution ».

Cette proposition de loi a été introduite par le député élu de la circonscription électorale de Koumassi, Sangaré Yacouba, pour son adoption ou non à l'hémicycle.

« A moins qu'il ne s'agisse de plaisanterie de fort mauvais goût, ou d'un ballon d'essai, on est en droit de se demander si les propos que nous avons entendus de la bouche de notre parlementaire ont juste pour objets de diviser notre pays, de fragiliser la communauté nationale ou tout simplement de faire régresser notre arsenal juridique et les droits des femmes? », a déclaré Constance Yaï, au nom de la Ligue Ivoirienne des Droits des Femmes et de l'Association Ivoirienne pour le droits des Femmes, face à la presse.

Pour l’ancienne ministre, alors que les femmes sont extrêmement minoritaires dans les instances de décision, gouvernement, conseils d'administration ou assemblée nationale, faire une telle proposition s’assimile à de la « provocation » en minimisant la gravité du moment.

Elle a rappelé que la Constitution ivoirienne de 2016 mentionne que « tous les Ivoiriens naissent et demeurent libres et égaux en droit. Nul ne peut être privilégié ou discriminé en raison de sa race, de son ethnie, de son clan, de sa tribu ou de son sexe ».

Et dans Article 28 « L’Etat s’engage à respecter la Constitution, les droits de l’homme et les libertés publiques ».

Tout en rappelant que la Côte d’Ivoire a ratifié toutes les conventions sur l’élimination des discriminations à l’égard des femmes, Constance Yaï a appelé les autorités ivoiriennes à « prendre toutes les mesures appropriées, y compris des dispositions législatives, pour modifier ou abroger toute loi, disposition réglementaire, coutume ou pratique qui constitue une discrimination à l'égard des femmes ».

« Adopter une loi portant sur la légalisation de la polygamie optionnelle pour les hommes en Côte d’ivoire serait contradictoire à nos nombreux engagements pour la protection des droits des femmes ivoiriennes et de l’égalité de sexe », a-t-elle dit. Et de s’interroger « la polygamie masculine n'étant pas la seule forme d'union, sommes-nous capables d’assumer la polygamie féminine dans un principe d’égalité de droits femmes-hommes? ».

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Lambert KOUAME

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