Alpha Yago, porte-parole de la Génération Blaise Compaoré
L’ex-chef d’État du Burkina Faso est arrivé, cet après-midi du jeudi 7 juillet 2022, à Ouagadougou. Il a été accueilli à sa descente d’avion par le ministre d’État chargé de la Réconciliation nationale, Yero Boly. Mais ce retour, après 8 ans d’exil en Côte d’Ivoire, est diversement interprété par les Burkinabè.
En effet, des activistes appellent à l’arrestation de l’ex-homme fort du Faso. C’est le cas d'Aimé le Sankariste qui a lancé : « Selon les rumeurs, le nouveau gouvernement burkinabé invoque un processus de réconciliation nationale, d'où le retour paisible de Blaise compaoré. On n'acceptera jamais que la mémoire et la mort du capitaine Sankara soient bafouée et impunie. C'est en ce sens qu'au nom des Sankaristes engagés, je dénonce le jeu politique pseudo-réconciliateur et ambigu des autorités Burkinabè au pouvoir et implore les juridictions compétentes et impartiales du Faso à mettre aux arrêts Mr Blaise Compaoré ».
Comme lui, l’Unité d’action syndicale (UAS), un regroupement de structures syndicales, se dit attachée au triptyque ’Vérité-Justice-Réconciliation’’ et considère que « cette réconciliation ne doit, ni ne peut se faire en consacrant l’impunité ou en opérant des arrangements entre politiciens ». Elle interpelle la justice afin qu’elle se saisisse de la venue de Blaise Compaoré pour mettre à exécution la décision judiciaire. L'UAS demande au président Paul-Henri Sandaogo Damiba et au gouvernement « de ne pas faire obstacle à l’exécution de la condamnation par la justice ».
En revanche, d’autres considèrent que le retour de Blaise Compaoré donnera un coup d’accélérateur au processus de réconciliation au pays des hommes intègres. C’est le cas d’Alpha Yago, porte-parole de la Génération Blaise Compaoré. « Quand on parle de question de justice et d’autres considérations, c’est parce que le pays est stable, vivable que les questions de justice sont évoquées. Quand le pays est en train de partir en lambeaux, de disparaître littéralement sous nos yeux, je pense qu’il y a d’autres priorités. Il faut avoir le sens des priorités. Les autorités de la transition l’ont compris. Il faut saluer cela à sa juste valeur », a-t-il soutenu selon l’Agence d’information du Burkina. Arouna Drabo, citoyen burkinabé, dit la même chose : « Un peu en retard, mais voici le papa et la maman à Ouagadougou. Vive la réconciliation, vive l’union, vive la paix. La force d’une famille réside dans l’union. L’union est l’art des forts. Alors soyons fort, pour que nous puissions être unis ».
Depuis les États-Unis, l’activiste Ibrahim Maiga soutient qu’appeler à l’arrestation de Blaise Compaoré n’est pas judicieux. « Une réconciliation sincère est la clé pour un changement positif au Burkina Faso. Ceux qui ne demandent pas justice pour Yirgou et qui exigent l’humiliation du président Compaoré sont les vrais ennemis de cette nation. Ce geste est le plus courageux jamais osé. Bienvenue président Compaoré. Merci aux MPSR pour ce geste dans la bonne direction. », a-t-il déclaré.
Quels que soient les avis, les autorités burkinabé ont le dernier mot. Ils sauront faire le bon choix en tenant compte des engagements qu’ils ont pris pour le retour de Blaise Compaoré.
Modeste KONÉ