Une mission d’experts évaluateurs du Fonds monétaire international (FMI) séjourne à Abidjan du 5 au 25 juin 2022 dans le cadre de l’évaluation mutuelle du dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) de la Côte d’Ivoire.
Il s’agira pour ces experts d’apprécier l’efficacité du dispositif mis en place par la Côte d’Ivoire. Procédant, le mardi 7 juin, au lancement de cette mission, le directeur de cabinet du ministre de l’Economie et des Finances, Mme Minafou Fanta Coulibaly-Koné, s’est félicité de la visite des experts évaluateurs qui, à l’en croire, est « une belle opportunité de jauger notre capacité à faire face aux fléaux du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme et à prendre les mesure adéquates. »
En effet, selon Minafou Fanta Coulibaly-Koné, le Gouvernement, pour faire face à la délinquance financière, a élaboré et adopté un document de Stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), et de prolifération des armes de destruction massive. De même que plusieurs textes législatifs et réglementaires en la matière. Ainsi, des institutions fortement impliquées dans la lutte contre la criminalité financière ont aussi été créées. Notamment, le Centre nationale de traitement des informations financières de Côte d’Ivoire (CENTIF), le Pôle pénal économique et financier, l’Autorité de régulation des jeux de hasards (ARJH) et l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs criminels (AGRAC). « Toutes ces actions ont pour but de permettre à la Côte d’Ivoire d’améliorer significativement ses résultats en matière d’enquêtes, de poursuites, de condamnations et de saisies des avoirs criminels », a-t-elle souligné.
En attendant les résultats de cette visite, le directeur de cabinet a assuré que la Côte d’Ivoire acceptera « volontiers » toutes les observations et recommandations qui seront faites pour améliorer la conformité et l’efficacité de son dispositif de LBC/FT. Pour sa part, Madické Niang, représentant le président du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), a indiqué que la Côte d’Ivoire est le 14ème Etat membre qui se soumet librement à cet exercice. A l’en croire, il s’agira pour les experts évaluateurs d’évaluer la mise en œuvre harmonieuse du cadre juridique et institutionnel de la Côte d’ivoire et appréhender les résultats produits sur le terrain. « L’évaluation n’est point un examen. Son principal objectif est de fournir aux autorités d’un pays donné, une meilleure compréhension du niveau de conformité de son dispositif national de LBC/FT par rapport aux normes internationales, d’y identifier les lacunes ainsi que les risques de BC/FT auxquels le pays est exposé et l’aider à remédier aux déficiences identifiées de manière systématique et hiérarchisée », a-t-il expliqué.
Aussi a-t-il demandé aux acteurs impliqués dans le processus d’évacuation de fournir toutes les informations nécessaires et pertinentes pour démontrer la conformité et l’efficacité du dispositif national de LBC/FT.
A l’endroit des évaluateurs, Madické Niang a recommandé la prudence dans l’utilisation des informations pour examiner l’impact que les risques et les facteurs contextuels peuvent avoir sur l’évaluation. Quant au chef de la mission du FMI, Arz Murr il a noté que durant les trois semaines que va durer l’évaluation, les experts pourront rencontrer les autorités gouvernementales, des représentants de la société civile, du secteur privé notamment des institutions financières, notamment des entreprises et professions non financières désignées (PNFD). « Ces entreprises représentent un risque particulier de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme », a-t-il précisé. Il a également fait savoir que les autorités sous régionales, au titre de leur rôle de supervision de certains secteurs dans le cadre de l’UEMOA et de la CIMA, seront aussi entendus.
Sogona Sidibé