Que faut-il faire pour amener les Ivoiriens à respecter les règles et les lois de leur pays ? Apparemment, tout le monde est fatigué. On est fatigué de sensibiliser. On est fatigué de sévir. On est même fatigué de condamner. La plus grosse preuve de ce laisser-aller est l’interdiction de la production et de la commercialisation des sachets plastiques non biodégradables décrétée par le gouvernement. Les vendeurs d’eau glacée, au vu et au su de tous, continuent de vendre le précieux liquide dans les sachets à tous les carrefours. Même les flics censés faire respecter la mesure d’interdiction en achètent. Les sachets non biodégradables se retrouvent après dans les caniveaux et sont drainés vers les eaux de la lagune Ebrié.
Sur les routes, c’est le danger permanent. L’incivisme au volant est devenu la règle d’or. Les gens empruntent les sens interdits dans toutes les directions et cela provoque inévitablement des accidents occasionnant d’innocentes victimes comme ce qu’on a vu récemment sur l’autoroute de Grand-Bassam. Des ministres, des Directeurs généraux d’entreprises publiques et même de simples maires refusent de s’arrêter aux feux tricolores tel que prescrit par le code de la route. Si les décideurs sont autant indisciplinés, qu’en est-il du citoyen lambda ? Le chef de l’Etat se bat contre le racket sur les routes. Une police spéciale chargée de surveiller les agents indélicats a vu le jour mais, le mal persiste. La conséquence immédiate de ce racket organisé ce sont les augmentations sauvages des prix que vivent tous les Ivoiriens. Les agents en faction sur les routes n’ont d’yeux que pour les camions remorques et leurs contenus. Ils n’ont que faire des petites voitures qui peuvent se déplacer tranquillement d’un point A à un point B avec les drogues dures vendues aux abords des lycées et collèges.
Plus on combat le racket, plus il change de visage. Dans certaines grandes villes comme Aboisso, San Pedro, Yamoussoukro ou Grand-Bassam, presque tous les taxis utilisent le gaz butane comme carburant pourtant, c’est interdit dans la législation ivoirienne. Tout le monde le sait. Mais rien ne change. Certains chauffeurs disent clairement à leurs clients qu’ils cotisent de l’argent chaque matin pour le remettre à certaines personnes afin d’être libres de rouler des voitures hors-la-loi. Il y a lieu d’ouvrir des enquêtes pour mettre le grappin sur les personnes abonnées à ce jeu malsain.
Le ministre Zorro Bi Epiphane qui a tenté une incursion dans le secteur de la santé et dans celui de la justice doit être encouragé dans sa lutte pour l’assainissement de la société ivoirienne en proie à un incivisme grandissant. En début d’année, à l’occasion de son traditionnel message à la Nation, le président Alassane Ouattara a indiqué :" La bonne gouvernance et la lutte contre la corruption constituent l’une de mes priorités pour l’année 2022".
Il appartient à chaque Ivoirien, en ce qui le concerne, d’apporter sa pierre à la mise en œuvre de cet engagement fort du président de la République. Dans la même veine, le Président a annoncé que la poche de sang serait vendue désormais à 3000f Cfa pour mettre fin au marchandage en cours dans les centres de santé. Il appartient désormais à chacun de veiller à l’application de cette mesure salutaire. Que plus personne ne se rende complice du commerce odieux et du chantage de certains acteurs du système sanitaire. Chacun doit dénoncer toutes les tentatives de vente du sang à un tarif excédant le montant indiqué. La lutte contre l’incivisme est l’affaire de tous.
SW