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La Côte d’Ivoire est-elle encore une nation libre et souveraine ? C’est cette question qui défile sur les lèvres des Ivoiriens qui ne comprennent pas l’attitude de leurs autorités. Il n’y a pas si longtemps que le chef de l’Etat, Alassane Ouattara avouait sa solidarité à la France qui est en train de perdre son influence au Mali. Comme s’il était l’avocat de l’Elysée auprès de ses pairs africains, il n’avait pas hésité à tancer l’attitude des autorités maliennes qu’il jugeait subtilement ingrat vis-à-vis de la France. Sans tenir compte des milliers de morts dans le nord du Mali, le président ivoirien déclarait ce qui suit dans une interview accordée à RFI : « La France est un partenaire fiable. N’oublions pas que la France a perdu 53 de ses fils au Mali ». Une sortie qui n’avait pas manqué de provoquer des réactions au sein de la classe politique où certains leaders ont vu le chef de l’Etat comme l’avocat de la France. A peine ont-ils oublié ce passage qu’ils apprennent le vote favorable de la Côte d’Ivoire à la condamnation de la Russie à l’ONU mercredi dernier. Alors que compte tenu de la complexité du dossier certains pays africains se sont montrés hésitants là où d’autres ont carrément voté non, la Côte d’Ivoire a voulu encore suivre la ligne directrice tracée par la France. C’est à croire que notre pays se trouve encore dans les liens des chaînes de la colonisation. Quand la France tousse, la Côte d’Ivoire doit aussi tousser. Quand la France sourit, la Côte d’Ivoire doit le faire également en suivant les pas du maître. Le changement de mentalité tant souhaité n’est pas pour demain si l’on continue de croire que dans toutes les tribunes lors des rencontres internationales, la France doit forcément bénéficier du soutien de la Côte d’Ivoire même si elle agit contre les valeurs humaines. Si les autres petits pays assument leurs responsabilités vis-à-vis de l’Elysée pourquoi la Côte d’Ivoire n’en ferait pas autant ? Il faut comprendre le président Alassane Ouattara qui semble dire aux uns et autres, attention, moi, j’ai une dette vis-à-vis des autorités françaises.

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