Côte d’Ivoire : Pour maintenir une « croissance élevée et plus inclusive », un rapport préconise la mise en place d’une politique de concurrence





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Un rapport de la Banque mondiale, publié jeudi soutien que malgré la crise de la Covid-19, la Côte d’Ivoire est à nouveau sur une dynamique de forte croissance qu’elle pourrait maintenir à moyens et longs termes si elle améliore sa productivité agricole, sa politique de concurrence et renforce son cadre règlementaire pour les rendre plus favorables au développement du secteur privé, tout en diversifiant ses exportations.

Intitulé Maintenir la Dynamique de Croissance, Mémorandum Economique de la Cote d’Ivoire (CEM), ce rapport vise à soutenir les décideurs politiques ivoiriens dans leurs efforts à maintenir la croissance à des niveaux élevés et à rendre l’économie plus inclusive au cours des dix prochaines années.

Pour parvenir à maintenir cette croissance élevée et plus inclusive, la Côte d’Ivoire devra mettre en place, une politique de concurrence qui réponde à ses objectifs de croissance.

« La Côte d’Ivoire a un potentiel énorme de création d’entreprises et de développement d’un secteur privé robuste. Il est important que le pays s’inscrive dans la dynamique des économies émergentes en mettant en place une politique de concurrence qui réponde à ses objectifs de croissance plus inclusive tirée par le secteur privé pour la création de meilleurs emplois et le développement du capital humain », a, déclaré Coralie Gevers, directrice des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, le Bénin, la Guinée et le Togo.

La réglementation de la concurrence pourrait engendrer des marchés plus efficients, une amélioration du bien-être du consommateur, des prix plus accessibles, et la mise sur le marché de biens et services de meilleure qualité. Ce qui suppose une facilitation de l’entrée sur le marché de nouvelles entreprises, le recul des pratiques anticoncurrentielles, et la promotion de règles de jeu équitables, poursuit le rapport.

« En y regardant de plus près, on observe que la productivité actuelle du travail reste inférieure aux niveaux enregistrés en Côte d’Ivoire dans les années 1970, et la croissance de la productivité a même légèrement baissé depuis 2015. En outre, elle est beaucoup plus faible que celle observée dans les pays pairs – à savoir d’autres économies émergentes – en dehors de l'Afrique subsaharienne. », a ajouté l’économiste principale a la Banque mondiale, auteure du CEM, Nathalie Picarelli,.

Ce Mémorandum Economique de la Côte d’Ivoire préconise d’examiner les pouvoirs régionaux et nationaux afin de déléguer davantage de pouvoirs aux commissions nationales, de réviser les cadres juridiques pour faciliter la concurrence et de renforcer les règlementations sectorielles, notamment dans les télécommunications et le transport, deux secteurs qui devraient connaître de fortes croissances au cours des prochaines années : 8 à 9% par an pour les transports et près de 7% pour les télécommunications.

Ce CEM, le deuxième depuis la fin de la crise post-électorale de 2010-2011, encourage les autorités à placer l’amélioration de la productivité des secteurs clés de l’économie ivoirienne au centre de la future stratégie de croissance de la Cote d’Ivoire par la mise en place d’une politique de concurrence et d’un cadre réglementaire adéquats garantissant un bon fonctionnement des marchés.

Le CEM est une étude diagnostique réalisée à intervalle de 5 ou 10 ans, qui analyse le développement économique et les perspectives de croissance de tous les pays d’intervention de la Banque mondiale. Elle identifie les contraintes structurelles à la croissance et propose des options de réformes pour les secteurs économiques clés, en consultation avec le gouvernement, le secteur privé, la société civile, etc.

Lambert KOUAME

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