Braquage de la BCEAO en 2002 : la policière à l’origine de la capture de Sia Popo Prosper revient sur les conditions de cette arrestation





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L’officier de police, Sonan Béatrice, à l’origine de l’arrestation de Sia Popo Prosper, recherché en 2002 pour hold-up portant sur plus de deux milliards FCFA à la BCEAO à Abidjan est revenu dans une interview accordée au site Lefaso.net, sur les conditions de cette arrestation.

« Tout a commencé un samedi dans l’après-midi lorsque les formalités d’embarquement ont démarré pour un vol Air France. Hénoch Sorgho, le chef de la brigade de recherche de l’aéroport à l’époque, avec qui, je collaborais est venu me présenter un passeport. C’était un passeport ghanéen avec un visa Schengen falsifié. J’ai donc donné l’ordre de bloquer le passeport et de dire à l’intéressé que son voyage se terminait ici. Ordonnant également à ce qu’il se présente le lundi prochain au bureau, c’est là que l’on m’a présenté de loin un homme grand de taille qui portait une perruque », raconte l’officier d’alors, aujourd’hui, à la retraite.

En moment, l’officier de police fait savoir qu’elle ne savait pas à qui elle avait à faire. C’est après avoir été entendu par la brigade de recherche, qu’elle a demandé à l’écouter elle-même pour mieux comprendre.

En, fin limier, elle se fait assister par d’autres agents. Même si Sia Popo Prosper était très courtois, reconnait-elle, il y avait assez d’incohérences dans ce qu’il racontait. « J’ai alors jugé qu’il fallait annuler ce visa, chose qui a été immédiatement faite. Et les agents sont repartis avec lui. Quelques instants après, je me suis absentée du bureau pendant la période de la pause aux environs de 13 heures, mais j’y suis encore revenue à cause de l’absence du commissaire. Cela dans le but de gérer les urgences vu que le visa se délivrait aussi à l’aéroport ».

A son retour, les éléments s’apprêtaient à laisser partir Sia Popo « comme ils ont fini ».

Fini, a-t-elle interrogé ? et de demander aux agents de savoir si le suspect qui détient un passeport ghanéen a sorti un mot anglais depuis son interpellation.

Dès lors, elle décide de garder le passeport parce qu’il y a quelque chose qui cloche, selon elle. Et le fait de se rendre compte que le sieur Sia Popo portait une perruque l’a confortée dans ses doutes. « La conclusion que j’ai tirée, c’est que Sia Popo Prosper portait une perruque pour se masquer ».

(…) La fouille qui s’est déroulée en présence d’Interpol à la Direction générale, a permis de retrouver sa pièce d’identité ivoirienne et beaucoup d’argent (des liasses d’euros, de dollars et de FCFA). Et chose curieuse, plusieurs des personnes qui mènent une activité dans l’aéroport nous en voulaient. Des porteurs de bagages jusqu’à l’enregistrement, tout le monde avait été servi. Même jusqu’au niveau de Air France. Certains d’entre eux qui me connaissent passaient et demandaient ce qui se passait avec “leur ami” ayant constaté qu’on l’avait retenu. Je leur ai répondu que leur ami n’était pas mon ennemi.

C’est peu de temps après qu’un cireur a révélé que Sia Popo Prosper a distribué de l’argent aux gens. Ce dernier a affirmé qu’il était généreux envers tous ceux qui exécutaient une tâche pour lui depuis son arrivée.

C’est après tous ces épisodes que le commissaire (qui était malade) est revenu prendre les choses en main après qu’on lui ait fait le point de la situation.

Quand cela s’est avéré qu’il était bel et bien le braqueur recherché de la BCEAO, le commissaire s’est mis en avant et moi en retrait.

Alors les parlementaires de l’époque ont demandé à ce que toute l’équipe qui a traité ce dossier soit décorée « ce seront uniquement les deux agents de la brigade de recherche qui ont été distingués ». Quant à l’officier qui a suivi le dossier avant que le commissaire ne reprenne le dossier, « elle a été mise à l’écart », regrette-telle.

Lambert KOUAME

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