Mme Koffi Léontine, directrice régionale de la SODECI Abidjan-Sud est depuis l’assemblée générale d’avril 2021, la nouvelle présidente du réseau ivoirien des femmes professionnelles de l’eau de l’assainissement et de l’environnement (RIFPEA). Dans cet entretien qu’elle nous a accordé, elle donne les détails de cette organisation professionnelle qui envisage de faire bouger les lignes féminines dans le secteur WASH.
Quelles sont les secteurs concernés par votre réseau ?
Nous travaillons dans le grand secteur WASH qui regroupe l’eau potable, l’assainissement, le drainage, le traitement, et l’environnement car aujourd’hui, rien ne peut se faire sans l’environnement. La sauvegarde de l’environnement est un élément important, et pour l’eau potable, mais également pour l’assainissement Bien plus loin, nous entreprenons de prendre en compte l’hygiène car nous avons en notre sein des experts qui vont nous appuyer dans nos activités à l’endroit de nos populations.
Quelle est la particularité de ce réseau ?
C’est un réseau assez professionnel avec plusieurs compétences. Nous faisons de la sensibilisation, nous soutenons les organisations qui nous aident et pour lesquelles nous travaillons pour des plans d’action dans nos secteurs de compétences. Nous procédons aussi à de petites actions sur le terrain à impact rapide et l’amélioration du cadre de vie en milieu scolaire comme ce que nous avons pu organiser dans une école à Yopougon. Nous avons pu donner des points d’eau à des établissements scolaires. Nous œuvrons aussi dans la formation car nous sommes conscientes que sans compétence, rien ne peut se réaliser. Nous parlons de femmes qui ont des compétences qu’elles mettent au service de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement.
Généralement lorsqu’on évoque les questions d’eau, les femmes sont en premier plan. Selon vous qu’est ce qui explique cela ?
On lie l’eau à la femme quand il s’agit surtout des corvées de l’eau, de la gestion de l’eau et des tâches ménagères. Mais quand vous avancez dans les instances de décisions, dans les sociétés d’eau et d’assainissement, les femmes sont très peu représentées. Et ce sont les statistiques qui le démontrent. Et même quand elles y sont, elles se retrouvent au bas de l’échelle. C’est pourquoi nous voulons encourager le leadership féminin. C’est en cela qu’il faut renforcer les capacités et augmenter les compétences des femmes afin que lorsqu’il s’agit de faire un choix de femme, il faut qu’elle soit à la hauteur de la tâche.
Quelles sont les challenges qui vous tiennent à cœur?
Nous voulons permettre une grande visibilité au réseau. Mais aussi mener des actions en faveur de nos populations, contribuer à faire accroître l’eau, l’assainissement, l’hygiène et l’environnement dans les différents secteurs.
Dans quelques jours, vous participerez au forum mondial de l’eau à Dakar. Quel message les femmes ivoiriennes par votre voix porterez-vous ?
Notre réseau ira à ce rendez-vous mondial avec une forte délégation pour dire que les problématiques du secteur de l’eau sont aussi bien gérées, défendues et tenues par les femmes à un certain niveau aujourd’hui. Mais il faut se détacher des préjugés de ce que l’eau est liée à la femme par la corvée. Mais que dans les actions d’eau et d’assainissement, elles ont leur mot à dire.
Réalisée par Solange ARALAMON