Après les sanctions de la Cedeao, pourquoi le Mali a durcit le ton





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Les chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) réunis dimanche à Accra ont sanctionné lourdement le Mali qui traverse une transition après le double coup d’Etat qui a renversé Ibrahim Boubacar Kéita et Bah N’Daw.

La junte propose une transition de trois ans dirigée par un militaire avec un gouvernement majoritairement militaire quand la CEDEAO de son côté exige une transition d'un an maximum dirigée par un civil.

C’est ainsi que fut nommé Bah N’Daw comme président de transition avec pour Premier ministre, Moctar Ouane.

En mai 2021, Assimi Goïta, alors vice-président de transition va évincer le président de transition Bah N’Daw et son premier ministre Moctar Ouane pour « sabotage » de la transition  pour ne pas l'avoir consulté lors de la formation du gouvernement.

La junte au pouvoir, projette même de continuer de diriger le pouvoir jusqu’à cinq années supplémentaires.

Les dirigeants ouest-africains réunis à Accra ont décidé, dimanche 9 janvier, de fermer les frontières avec le Mali et de mettre le pays sous embargo, sanctionnant lourdement l’intention de la junte de prendre le pays « en otage » en se maintenant au pouvoir sans élection pendant des années.

La Cedeao a décidé de geler les avoirs maliens au sein de la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), de couper les aides financières, de fermer les frontières entre le Mali et les États membres de l'organisation, mais aussi de suspendre les transactions avec Bamako, à l'exception des produits médicaux et de première nécessité, les produits pétroliers et l'électricité, le gel des actifs et des avoirs de la République du Mali dans toutes les banques centrales des pays membres de la Cédéao, du gel des avoirs du gouvernement et des entreprises d'États maliens dans toutes les banques commerciales de la Cédéao.

Les autorités maliennes n’ont pas attendu pour apporter la réplique à ces sanctions. Dans un communiqué, le gouvernement malien tout en déplorant le caractère inhumain de ces mesures a décidé de rappeler ses Ambassadeurs accrédités dans les Etats membres de la CEDEAO et de la fermeture de ses frontières terrestres et aériennes avec les Etats concernés.

Mais derrière ces sanctions prises par l’organisation régionale, les Maliens voient une main obscure, celle de la France.

Et cette hypothèse que certains disaient plus bas, la star ivoirienne du reggae Alpha Blondy n’est pas allé du dos de la cuillère pour dire plus haut. Pour lui, ces sanctions ont été dictées par la France vu ces problèmes avec le Mali qui a décidé de se séparer de ses soldats au profit des soldats russes de la Wagner.

Pour l’ambassadeur honorifique de la Cedeao pour la paix en Côte d’Ivoire, il n’y a l’ombre d’aucun doute sur la main obscure de la France derrière ces décisions prises. Sinon, comment comprendre qu’au lendemain de l’embargo de la Cedeao sur le Mali, la compagnie aérienne de transport Air France décide de suspendre l’ensemble de ses vols vers Bamako en application de l’embargo décrété, dimanche par la Cedeao. Ou la France est-elle devenue un pays de la Cedeao ?

Et tous ceux qui, comme Alpha Blondy pensent ainsi, viennent d’être confortés dans leur position par le président français, Emmanuel Macron.

Au cours d’une conférence de presse, tenue ce mardi avec le président du Conseil européen, Emmanuel Macron a déclaré que la France et l’Union européenne soutiennent les « sanctions inédites » prises par les dirigeants ouest-africains contre la junte au pouvoir au Mali.

Et d’ajouter que les Européens se préparaient à renforcer à leur tour leurs sanctions.

"D'ici à la fin du mois il y aura une réunion formelle pour que l'UE et l'ensemble des pays qui la composent puissent accompagner cette décision de sanctions", s’est-il voulu plus précis.

Maintenant que les choses sont sues, les pays membres de la Cedeao vont-ils continuer d’être les bras séculiers de l’ex puissance coloniale ou vont-ils enfin se réveiller pour aider le Mali à se débarrasser des djihadistes, objets de toutes les difficultés que traverse ce pays frère.

Lambert KOUAME

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