Amon Tanoh vient d’être nommé secrétaire exécutif du Conseil de l’Entente par le président Alassane Ouattara. Plus qu’un chef d’institution, il fait désormais partie des personnalités qui comptent dans le pays tant au niveau de l’ordre protocolaire que des prérogatives rattachées à sa nouvelle fonction. Cette promotion de cet ancien directeur de cabinet du président et ancien ministre des Affaires étrangères a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Elle a même affolé la toile. Chacun y est allé de son commentaire. Comment quelqu’un qui a vilipendé le chef de l’Etat, qui l’a trainé dans la poubelle, peut-il être récompensé de la sorte ? Comment un individu qui a trahi le Rhdp pour s’allier à ses pires adversaires peut-il être promu ? Comment quelqu’un qui était très engagé et prêt à mourir dans la lutte pour chasser Alassane Ouattara du pouvoir peut-il encore bénéficier d’un tel privilège ? Ce sont, entre autres, les commentaires lus et entendus à foison dans tous les milieux du pouvoir ou même de l’opposition. Pour atténuer leur douleur ou pour faire passer la pullule certaines personnes ont évoqué le fait que Ouattara avait mis Amon Tanoh en mission auprès de l’opposition afin de l’infiltrer pour rendre compte. Non et non. Il faut pousser la réflexion plus loin. Cette nomination n’est pas un cadeau qui est fait à Amon Tanoh. C’est l’humiliation suprême pour lui. Le chef de l’Etat vient de l’amener à ravaler ses vomissures. C’est une leçon de vie qui vient de lui être donnée à la face de la nation et du monde entier. Par cette nomination, le président Alassane vient de gagner une autre grosse bataille contre ses pires détracteurs, les gens qui l’insultent depuis qu’il est descendu dans l’arène politique. Le message est clair et sans aucune ambiguïté. Il a amené Amon Tanoh à se dédire, à se ridiculiser, à se présenter lui-même comme un homme sans parole, un homme sans conviction dont la parole ne vaut plus un clou. C’est la pédagogie qui compte. La vérité est que l’homme est aujourd’hui fini. Plus personne ne le respecte. Il a perdu toute crédibilité. Contrairement aux apparences, il doit être très malheureux en ce moment quand il se retrouve seul face à sa conscience. C’est cela la vérité, au-delà des petits avantages éphémères qu’il gagnera au Conseil de l’entente. Avant Amon Tanoh, plusieurs autres personnes qui ont traité le président Ouattara de tous les noms sont aujourd’hui à genoux devant lui. Ils ont tous oublié ce qu’ils disaient hier de lui. Ils veulent même effacer de nos mémoires leurs anciennes professions de foi Non, Alassane Ouattara n’est pas amnésique. Il pardonne mais, il n’oublie jamais. Dans ce même pays, on a vu comment des personnalités comme Kablan Duncan qui ont contribué avec Bedié à rédiger de 93 à 1999 les textes de l’ivoirité contre Ouattara, venir faire la courbette devant lui quand il a été nommé vice-président du pays. C’est un homme de cette nature qui souhaitait devenir président de la République en lieu et place d’Amadou Gon Coulibaly. Non, Ouattara n’est pas amnésique. Il a sa méthode. Il ne donne jamais dans l’euphorie et dans l’émotion. Aujourd’hui, c’est Amon Tanoh qui est en train de payer au prix fort, sa trahison d’octobre 2020. Il est illusoire de croire que c’était un homme qui avait besoin d’argent qui a été récompensé. Non. Apres 30 ans dans les grâces du président Ouattara, il avait suffisamment de moyens pour vivre tranquillement. Cette nomination doit être perçue comme une sanction. Rien de plus !
S.W