Ils ont ‘’réactivé’’ Sabine Khéris





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Après plus de deux ans de séjour de Guillaume Soro en France, la juge française Sabine Khéris s’est subitement souvenue de lui ces dernières semaines, au point de le convoquer une énième fois devant elle.

Cette convocation, la 4e du genre, arrive comme un ultime moyen pour ses commanditaires (qui sont manifestement loin de se limiter au seul Michel Gbagbo) de mettre le grappin sur un adversaire politique qu’ils ont échoué à faire arrêter ou à anéantir par tant d’autres voies depuis des années.

Cette analyse s’impose, en effet, au regard de l’issue qu’avait connue le mandat d’amener émis début décembre 2015 par la même juge d’instruction dans le cadre de la plainte portée auprès de la justice française par Michel Gbagbo contre l’ancien Premier ministre ivoirien pour « enlèvement et séquestration en 2011 ». Après l’interpellation manquée de l’ex-Pan qui séjournait à l’époque à Paris dans le cadre de la Cop 21, ce dossier a fait l’objet d’échanges entre les plus hautes autorités françaises et ivoiriennes. De bonnes sources, outre l’immunité qui protège l’ex-chef du Parlement ivoirien et qui empêche toutes poursuites judiciaires contre lui en France, il avait été décidé de résoudre par voie diplomatique l’incident judiciaire et diplomatique créé par l’indélicat mandat de la juge Khéris.

Depuis lors, Guillaume Soro a multiplié les déplacements dans l’Hexagone. Il y est d’ailleurs en exil depuis environ deux ans. Pourquoi est-il à nouveau convoqué dans la même affaire ?

En toute logique, ce dossier a été réveillé de la même manière qu’il avait été mis en veilleuse : par le sommet.

Déjà en 2015, les ennemis de Soro au cœur du pouvoir d’Alassane Ouattara étaient à la manœuvre derrière le mandat de Sabine Khéris. Les commanditaires de cette arrestation ne s’étaient ravisés pour finalement verser  des larmes de crocodile qu’après l’échec de leur complot. C’est qu’à l’époque, Guillaume avait non seulement eu la baraka d’échapper à l’humiliation que voulaient lui infliger ces autorités qui exploitent la plainte de Michel Gbagbo, mais il avait aussi réussi à donner une riposte appropriée tant sur le plan juridique que médiatique. Face aux interrogations de ses propres partisans qui ne comprenaient pas son silence face au traitement déshonorant dont faisait l’objet la 2e personnalité de l’Etat, de surcroit en mission officielle en France, le pouvoir n’a eu d’autre choix que de réagir. L’une de ses actions d’éclats a été de dépêcher un avion présidentiel en France pour ramener Guillaume Soro en Côte d’Ivoire.

Ce n’est donc pas la première fois que le régime ivoirien pourrait être à la manœuvre derrière cette affaire Michel Gbagbo. Et, en servant une cause politique par la réactivation de ce dossier qu’elle avait oublié pendant des années, la magistrate Khéris est loin de faire preuve de témérité. Là, elle a plutôt tout l’air de se laisser manipuler, plus grave, se laisser corrompre par ceux qui cherchent à tirer profit politiquement de sa nouvelle convocation. Ce qui remet complètement en cause son intégrité. Et, comme en 2015, sa cible ne se laisse pas faire. Une fois de plus, c’est un Guillaume Soro serein, combatif et déterminé qu’elle trouve devant elle.  

Cissé Sindou

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