En dépit de nombreuses coopératives agricoles, la tomate, le piment, l’oignon, l’aubergine, les haricots verts, sont importés, à un moment de l’année. Entre le mois de décembre et celui de juin, les Ivoiriens consomment en réalité de la tomate et du piment en provenance du Burkina Faso. Certes, la saison sèche a été citée comme premier facteur de la hausse des prix des produits vivriers cette année, mais le véritable problème, reste la dépendance à l’égard de l’extérieur. Quasiment tout ce qui entre dans la confection de la sauce en Côte d’Ivoire est importé à une période donnée. L’autosuffisance alimentaire prônée par les acteurs ces dernières années, tarde à voir le jour. Qu’on s’y détrompe : ce n’est pas une question de ressources. Là où le Burkina-Faso cultive la tomate, le piment, l’oignon toute l’année, avec une agriculture plus ou moins moderne, les coopératives ivoiriennes, elles, restent limitées à des productions saisonnières. Le problème n’est ni financier, ni climatique, les bonnes dames du secteur demandent simplement des machines et des ingénieurs pour être formées.
Même constat pour le riz. Si le pays continue d’importer du grain et de dépendre des fluctuations, c’est à cause de la faible capacité de production des riziculteurs. L’espace existe, mais la culture en bas-fonds est coûteuse. Sans l’agro-industrie, difficile de « consommer ivoirien ». Et comme les producteurs locaux ne décollent pas, ils sont étouffés par la concurrence : les importations.
Les surfaces cultivables en riz sont assez pour produire suffisamment à la hauteur de la demande nationale. Là où le bat blesse, c’est dans la transformation.
Enfin, les prix actuels du kilogramme de bœuf ont remmené sur la table un autre dossier sensible. L’autosuffisance en ressource animale. Dépendant du Mali et du Burkina Faso encore une fois, la Côte d’Ivoire doit subir la crise sécuritaire dans ces deux pays. Vous avez dit autosuffisance alimentaire ?
Raphaël TANOH