Incroyable mais vrai ! A ce jour, la grande Côte d’Ivoire ne dispose pas de stade de football pouvant accueillir un match de niveau international.
Les stades Félix Houphouët-Boigny du Plateau, Alassane Ouattara d’Ebimpé, le Stade de la Paix de Bouaké étant tous fermés pour travaux, les autorités ivoiriennes ont proposé le stade de Yamoussoukro en finition, pour recevoir les matches à domicile de l’équipe nationale comptant pour les éliminatoires Afrique de la coupe du monde Qatar 2022. Mais, après inspection, ce stade a été jugé pas prêt pour abriter lesdites oppositions. « Sur la base du rapport d’inspection et des évidences, photo/video, nous notons que l’état d’avancement des travaux sont encore en phase d’exécution afin d’atteindre le niveau nécessaire pour assurer le bien-être et la sécurité des joueurs, officiels et supporters en principe attendus pour de tels matches », explique la Confédération Africaine de Football (CAF) dans son courrier du 20 septembre adressé à la Fédération Ivoirienne de Football (FIF). « En raison de la non-approbation du stade (de Yamoussoukro), et en l’absence d’autres stades approuvés par la CAF pour ce type de compétition dans votre pays, poursuit l’instance continentale de football,…votre association est invitée à sélectionner parmi les stades approuvés par la CAF figurant sur la liste jointe, ceux sur lesquels elle souhaite faire jouer les matches de qualification de la coupe du monde de la Fifa Qatar 2022 .»
Les autorités n’ont rien eu de convaincant à redire. Ainsi, la grande Côte d’Ivoire, première puissance économique de l’Afrique de l’Ouest est donc réduite à aller quémander un stade dans la sous-région pour des matches de son équipe nationale. Cela, pas pour des raisons de troubles dans le pays, mais simplement parce que les dirigeants n’ont pas été capables d’apprêter il ne serait-ce qu’un stade homologable pour accueillir ces rencontres. Quelle honte ! Le Père fondateur Félix Houphouët Boigny devrait se retourner dans sa tombe, lui qui était si jaloux de la renommée de ce pays et qui mettait tout en œuvre pour que ses voisins viennent trouver ici ce qu’ils n’ont pas chez eux et non le contraire.
La nouvelle devient encore plus alarmante quand nous apprenons auprès de nos confrères d’Abidjansports que les Eléphants ne joueront plus en Côte d'Ivoire en 2021. Pour au moins trois mois, la sélection ivoirienne devra se contenter de jouer ses matches à domicile à l’extérieur. Cela vaut notamment pour les réceptions du Malawi, le Mozambique qui se joueront au Bénin, pays qui a accepté de mettre l’un de ses stades à la disposition de la FIF.
Ce gros camouflet met à nu un manque de planification dans la gestion de la chose publique en Côte d’Ivoire, et surtout un manque de suivi et structuration des investissements. Comment comprendre que tous les stades d’un pays engagé dans des compétitions internationales soient indisponibles au même moment. Et, le problème ici, se trouve moins dans le non-achèvement du Stade de Yamoussoukro, que dans l’indisponibilité d’un stade comme celui d’Ebimpé. L’on se souvient, en effet, que cet ouvrage a été inauguré en grande pompe le 3 octobre 2020. A cette date, la Chine qui l’a offerte à la Côte d’Ivoire, avait terminé sa part de tâches. L’aménagement des emprises et les autres travaux routiers devant être réalisés par l’Etat de Côte d’Ivoire pour rendre ce stade plus accessible, n’avaient pas été faits. Néanmoins, toute la République y est allée se gargariser lors de la cérémonie d’inauguration aux allures de campagne présidentielle.
Du 3 octobre 2020 à septembre 2021, soit près d’un an après, la mise aux normes de la pelouse n’a pas été faite, car le stade de Bouaké en travaux, et le Stade Houphouët Boigny lui aussi refermé pour une énième réfection, c’est le stade d’Embimpé qui accueillait les rencontres de Eléphants. Où est la planification ? Observez bien. Après avoir ainsi humilié la Côte d’Ivoire, c’est maintenant que les hautes autorités certainement surprises par la non-homologation du Stade de Yamoussoukro et les vagues qu’elle a suscitées, vont accorder de l’attention à cette question d’infrastructures sportives. Demain, des partisans du pouvoir viendront chanter les louanges de bâtisseur de leur mentor. Oubliant que la Côte d’Ivoire est restée sans stade homologué pendant des mois et qu’elle devait en quémander chez ses voisins.
Cissé Sindou