L’histoire rappelle qu’en 1989, la MUGEFA (l’ancêtre de la MUGEFCI) à l’image du pays, a connu des difficultés. Le gouvernement du président Félix Houphouët Boigny propose sa fermeture pure et simple. Mais le Président Houphouët va céder sous la « pression » des travailleurs ; il accède donc à leur demande de conserver leur outil de solidarité qu’ils proposent de le gérer par eux-mêmes. C'est ainsi que la MUGEFA va devenir MUGEFCI avec le même objet : contribuer à l’amélioration des conditions de vie de ses membres et de leurs ayants droit et les mêmes cotisations, avec une gestion exclusivement aux mains des syndicats. Depuis lors, de l’eau a coulé sous le pont, avec des crises qui ont failli plomber la bonne marche de la mutuelle. L’arrivée du PCA Mesmin KOMOE a permis de relever la tête de l’eau. Des bilans autrefois déficitaires, la MUGEFCI peut s’enorgueillir d’avoir réalisé des bilans excédentaires sur les deux dernières années, ce qui a permis de relever les prestations de soins. On ne change pas une équipe qui gagne, dit l’adage. Dr Kamara s’emploie à relever le défi des élections afin d’assurer la continuité dans l’efficacité.
La Mutuelle générale des Fonctionnaires de Côte d’Ivoire est-elle à la croisée des chemins, ou vit-elle une nouvelle jouvence sous l’ère Mesmin KOMOE ? Oui, peut-on affirmer. Malheureusement, cette abondance fait l’objet de convoitise de toutes parts, à l’approche des élections.
LA MUGEFCI D’HIER, A AUJOURD’HUI
D’hier à aujourd’hui, la mutuelle a connu des moments de gloire teinté de quelques déboires. Honneur et gloire aux anciens qui ont bien voulu préserver cet outil de solidarité. Grand merci au défunt Adiko Nyamké, cet administrateur qui a eu l’idée ingénieuse de doter la mutuelle d’un siège R+7 en plein cœur du Plateau, dans le carré de la Présidence de la République. C’est d’ailleurs à juste titre que le Conseil d’Administration sortant, présidé par Mesmin KOMOE a procédé, récemment, au baptême de l’immeuble de la Mutuelle de son illustre nom, en présence d’invités de marque.
La MUGEFCI d’hier, à aujourd’hui. L’histoire nous rappelle que la MUGEFCI a connu trois grandes mutations importantes. De direction générale de la fonction publique, en une Société de Secours Mutuel, et enfin une mutuelle sociale. Ce changement de paradigme n’est toujours pas bien apprécié par les mutualistes, notamment les plus jeunes, de sorte qu’ils font très souvent l’amalgame avec ce que la MUGEFCI avait la capacité de faire, sous son ancien statut, ce qu’elle ne peut plus faire dans ses nouveaux habits de mutuelle sociale, et vice-versa, ou ce qu’elle n’était pas autorisée à faire et que son nouveau statut l’y autorise.
Selon des archives de l’UGTCI, la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents (MUGEFA), l’ancêtre de la MUGEFCI, a été portée sur les fonts baptismaux en août 1973 par l’UGTCI. Cette belle histoire prendra un coup en 1989. Le gouvernement d'alors propose sa fermeture pure et simple, à l’issue d’un Conseil des Ministres tenu le 16 octobre 1989. La raison évoquée, la mutuelle n’étant pas productive, et face à la conjoncture avec son corolaire de Programmes d’Ajustement structurel (PAS), l’Etat de Côte d’Ivoire devait s’en séparer. Après plusieurs tractations, il est admis par le Président Houphouët de garder cet outil de solidarité des fonctionnaires, le fleuron du social. En novembre de la même année, à l’issue d’une Assemblée générale extraordinaire, l’UGTCI fait l’option d’une nouvelle organisation et baptisme la mutuelle MUGEFCI. « L’UGTCI organise un congrès qui décide de la transformation institutionnelle de la mutuelle qui change de statut et devient une Société de Secours Mutuel (…) Elle va calquer son fonctionnement sur la loi française de 1898 comme point d’ancrage », a rappelé l’actuel président du Conseil d’administration (PCA), Mesmin Komoé. Des facteurs agrégés de crises économiques de 1994, a-t-il fait noter, ont accéléré les difficultés de paiement de la MUGEFCI. Cette période va prospérer jusqu’en 2012, a indiqué le PCA. « (…) les premières grandes difficultés ont fait surface en 1997, avec des pharmaciens qui menaçaient à cette époque, de ne plus servir de bons MUGEFCI, parce qu’ils n’étaient plus payés, car l’argent ne suffisait plus », a-t-il présenté cette hideuse face de l’histoire de la mutuelle. Face donc à la crise, le conseil d’administration d’alors (2005) propose une augmentation des cotisations, en passant de 3% à 4% plafonnée à l’indice 1000. « Malheureusement certains syndicats vont manœuvrer pour faire échouer cette démarche. La conséquence de ce refus, c’est la rationalisation des prestations, le système des quotas qui donnait la possibilité aux pharmaciens de servir un certain nombre de bons MUGEFCI par jour », a-t-il rappelé, la mort dans l’âme.
APPARITION DES PREMIERES DIFFICULTES
Une grave crise va éclater en 1997, avec la dévaluation du FCFA. « En 1997, la MUGEFCI fait face à d'énormes difficultés financières. La dévaluation du franc CFA, l'augmentation des prix des médicaments et le ralentissement des recrutements du fait de la crise économique ont un impact négatif sur les ressources de la MUGEFCI. Les dirigeants vont solliciter l'aide de l'état face au refus des pharmacies de continuer leur collaboration avec la mutuelle du fait des impayés qui s'accumulaient. Le Président d'alors, Henri Bédié, a accepté de verser à la MUGEFCI une subvention d’un (01) milliard de francs. ».
En 2005, rappelle le PCA Mesmin KOMOE, « après plusieurs rencontres des syndicats avec les ministres en charge des Affaires sociales, de la Fonction publique et de l'Economie et des Finances, un accord est trouvé. Pour faire face aux déficits de la MUGEFCI, la cotisation doit passer de 3 à 4% du salaire plafonné à l'indice 1000 avec un plancher de 3000 francs. En d'autres termes, les cotisations devraient être comprises entre 3000 et 9300 francs. Le projet de décret avait été élaboré et le rapport de présentation rédigé. »
En 2008, la mutuelle connaît de grandes difficultés, nées du refus de la revalorisation de cotisations. Elle va engendrer ce qu’on a appelle à l’époque la mesure de rationalisation ou le système des quotas, parce que les pharmacies n'étaient pas autorisées à servir plus de 10 bons par jours. Les mutualistes étaient dans l’obligation de placer des cailloux devant les officines pour réserver des places. Malheureusement, la crise des PCA va naître entre-temps, avec un bicéphalisme à la tête de la mutuelle. L’on va assister à la bataille des clans pour le contrôle de la Mutuelle. De procédure judiciaire en procédure judiciaire, les prises en charges ne seront plus possibles. L’on va assister à de graves crises jusqu’en 2011, avec la mise en place de place de deux Conseils d’Administration (CA) et deux Assemblées Générales (AG). La Mutuelle verra ses comptes bloqués le matin par un camp et le même compte débloqué le soir par l’autre camp.
LA GUERRE DES CLANS OU LA CRISE DES PCA
En effet, de 2010 à 2012, il y a eu beaucoup de soubresauts à la tête de la mutuelle ; il y a eu ce qu’on l’on pourrait qualifier de guerre des clans. Des rivalités intestines ont conduit à la naissance d’un bicéphalisme à la tête de la mutuelle. « Souvenez-vous, en 2011, sous la houlette de certains syndicats, il y a été créé un 2ème Conseil d’Administration, donc un 2ème PCA. Le premier s’appelle Hollande N’da (PCA sortant) et le second, Yao Touré Albert (précédemment DG de la MUGEFCI) avec son adjoint Zady Gnagna », rappelle le PCA à toutes fins utiles. Ce bicéphalisme, faut-il rappeler, a causé plus de torts que de biens aux mutualistes, parce que les deux Conseils d’administrations, à couteaux tirés ont engagé un feuilleton juridique. La paire Yao Touré Albert et Zady Gnagna était face au PCA sortant Holland N’da pour la fermeture des comptes de la mutuelle. Cette situation va fortement bouleverser le fonctionnement de la mutuelle. « (…) Quand un groupe tente une action le matin, c’est-à-dire bloquer les comptes de la mutuelle, l’autre groupe tente une action le soir en vue de débloquer lesdits comptes. De procédures judiciaires en procédures judiciaires, les prises en charges n’étaient plus possibles. Le gouvernement va s’inviter, une fois encore, dans le débat. Cette fois-ci, le Président de la République, Alassane Ouattara, décide de la suspension de tous les organes de la Mutuelle », se souvient le PCA. Le gouvernement met en place en 2012, un Comité de Gestion présidé par monsieur Bamba Karim. L’on va assister à un retour à la normale avec la mise en œuvre de la réglementation communautaire. « En 2013, le comité de gestion fait adopter de nouveaux textes en conformité avec le règlement de l’UEMOA. Il lève toutes les mesures restrictives et organise des élections pour confier la gestion de la MUGEFCI aux mutualises », rappelle le PCA. En 2013, des élections ont eu lieu avec l’élection de Soro Mamadou comme PCA. Depuis cette date, la MUGEFCI est devenue une mutuelle sociale régie par la réglementation communautaire de l’UEMOA.
BILAN SATISFAISANT
L’heure du bilan a sonné. Eh bien, il y aura un bilan, un bilan reluisant qui aura cet avantage de mettre tout le monde d’accord sur la performance et la prouesse du Conseil sortant, au point où même les détracteurs auront l’honnêteté ce jour-là de saluer un grand homme aux grandes idées. Mais le bon sens aurait voulu que l’on commence par le commencement.
Faut-il le rappeler, en juillet 2017, Mesmin KOMOE à la tête du Groupe Solidarité Egalité (GSE) a sollicité le suffrage des fonctionnaires avec un programme (engagements) pour la mandature 2017-2021. Il s’agit entre autres de la promotion des valeurs mutualistes qui devrait se traduire par la solidarité, le respect des textes et des bonnes pratiques de gestion; la performance dans la gestion de la CMU en tant qu'Organisme de Gestionnaire Délégué (OGD); la mise en place d'une complémentaire santé et bien-être adaptée aux besoins des mutualistes après une étude actuarielle poussée; la facilitation et la modernisation de l'accès aux prestations par la prise en charge des Fonctionnaires stagiaires, la construction avec des mutuelles sœurs des centres de santé mutualistes, la création de la carte unique et intelligente d'accès aux prestations. Quatre ans après, à l’heure du bilan, le constat est sans appel. Il y a eu des acquis considérables, notamment la prise en charge des fonctionnaires en attente de leur premier mandatement (débuté depuis décembre 2018) ; la prescription de Bons MUGEFCI par les infirmiers et sages-femmes ; la digitalisation et le confort de l’accès des mutualistes aux prestations avec la Carte Unique et Intelligente ; l’ouverture du Centre Optique Mutualiste pour des lunettes de qualité à des coûts maîtrisés ; l’accroissement de l’offre de soins avec la mise à la disposition des mutualistes de deux établissements de pointes à savoir la Clinique Mutualiste les Oliviers dans la commune de Yopougon et l’Hôtel Médical Mutualiste Saint Nicolas à Cocody ; la réalisation d’un bâtiment R+4 au siège de la mutuelle ; la pause de la première pierre et la construction de l’Hôpital des Fonctionnaires de Bouaké dans le cadre de l’évolution de l’identité visuelle de la mutuelle après 45 ans d’existence.
Concernant l’immeuble de sept étages qui vient agrandir la capacité d’accueil et de travail de qui suscite le débat sur la toile, le PCA a rappelé lors de son inauguration qu’il n’entame en rien l’équilibre des caisses de la mutuelle. « Le financement de ce bâtiment a été entièrement levé par le constructeur », a-t-il tenu à clarifier les choses le lundi 28 juin dernier. Donnant de plus amples informations, il a relevé que : « sa rémunération est faite en nature sur une partie de l’assiette foncière de la MUGEFCI située à Abatta. Je voudrais donc rassurer les mutualistes, ce ne sont pas les cotisations prévues exclusivement pour les charges de prestations qui sont utilisées pour les investissements ». A en croire le PCA, la MUGEFCI mérite des infrastructures de qualité. « En effet, le volume d’activité s’étant accru, nos locaux sont devenus exigus, il n’est pas rare de voir des documents archivés dans les couloirs et obstruant des fois, les cages d’ascenseur, mais pire, de voir des mutualistes reçus dans des conditions difficiles, alignés dans les couloirs pour les plus chanceux, sinon exposés souvent aux caprices du temps, devant l’immeuble ou dans la cour », a-t-il expliqué l’urgence d’un tel chef-d’œuvre pour le confort des mutualistes. C’est ce spectacle honteux et affligeant qui a conduit le Conseil à réaliser cet immeuble annexe R+4, en vue de décongestionner le bâtiment principal. « Avec ce nouvel immeuble, non seulement la MUGEFCI va offrir aux mutualistes de meilleures conditions d’accueil et de travail, mais va permettre à la mutuelle d’accroitre ses ressources par la mise en location de certains bureaux », s’est-il félicité.
A côté de cet acquis, la Carte unique et Intelligente qui connaît un fort engouement auprès des mutualistes avec une couverture de plus de 50% auprès des adhérents et un taux de couverture de 68% des partenaires médicaux avec en prime un taux de prise en charge de 58% en pharmacie. Le réseau de soins des partenaires médicaux est révisé et étoffé tenant compte des adhérents en poste sur toute l’étendue du territoire national. Le réseau de soins comprend désormais plus de 4000 médecins prescripteurs dont un nombre important de 2500 médecins prescripteurs qui disposent du terminal Carte Unique et Intelligente. Deux cliniques de pointe sont mises à la disposition des mutualistes, respectivement la clinique Mutualiste les Oliviers à Yopougon et l’Hôtel Médical Mutualiste Saint Nicolas sis à Cocody. Au titre des acquis, les fonctionnaires en attente de leur premier mandatement bénéficient des services de la MGEFCI. Le document référentiel des sages-femmes et infirmiers prescripteurs de bons MUGEFCI a été validé récemment au cours d’un atelier à Jacqueville. Pour pallier les difficultés liées à l’arrimage CMU/MUGEFCI, le PCA met à la disposition des mutualistes des produits complémentaires, mais facultatifs.
A la lumière de tous ces acquis, l’on se rend compte que certaines critiques sur la toile sont infondées et puent la mauvaise foi parfois. Par ailleurs, dans cette quête de suffrages, ils essaient de faire porter l’échec de l’arrimage CMU/MUGEFCI au Conseil sortant. Or la CMU est un projet de l’Etat de Côte d’Ivoire, face auquel les fonctionnaires ont décidé de mutualiser leurs cotisations dès le départ. « On a donc proposé d’augmenter d’1%, nos cotisations. De 3% plafonné à 4% à l’indice 1000, pour supporter les 900 000 000f et le panier de soins reste sans être dégradé. On a donc le principe qu’au démarrage de la CMU, les fonctionnaires paient les 4% (…) Malheureusement, cette mesure n’a jamais pu être opérationnelle. Les syndicalistes ont marqué leur accord, mais contre toute attente ils ont fait volte-face », a déploré le PCA. « Hélas, les comploteurs ont manœuvré pour empêcher la mise en œuvre de cette réforme », se désole-t-il.
Pour rappel, la loi sur la CMU a été adoptée en 2014. En 2015, fait-on noter, le principe d'augmenter les cotisations à 4 % est de nouveau adopté. De ce montant, devrait être retiré le montant à payer à la CMU. Le reste devrait couvrir une complémentaire pour conserver la solidarité mutualiste. Cette complémentaire devrait être de même niveau que la prestation déjà acquise sinon l'améliorer. Tous les syndicats ont marqué leur accord par écrit. Ces écrits existent. En 2019, ils sont tous d'accord pour que l'état récupère les cotisations CMU de la cotisation MUGEFCI mais s'opposent à l'augmentation. « Depuis 2019, une partie de cette cotisation, déjà reconnue insuffisante est récupérée par la CMU (…) la CMU prend 900 000 000. Le reste insignifiant est remis à la MUGEFCI pour soigner les fonctionnaires. Dès lors, le panier de soins est partagé. Par exemple la MUGEFCI soigne l’hypertension, la CMU les maux de tête, le Palu », explique le PCA relativement à cette situation. Le PCA dit à qui veut entendre que depuis 1997, les cotisations de la MUGEFCI ne suffisent plus pour couvrir les dépenses : « (…) la CMU a désorganisé notre panier de soin. De 4000 médicaments, nous sommes descendus à moins de 2000 », tel est présenté le tableau de la mutuelle. Pour ceux qui ne le sauraient pas, la CMU, vu le décret qui le créé, détient son pouvoir de l’Etat et à ce titre, décide et fait appliquer des décisions de l’Etat. D’ailleurs, la CMU vient d’être renforcée avec son érection en département ministériel, rattaché au ministère de la Santé et de l’hygiène publique.
Cependant, le PCA reconnaître que la situation n’est pas totalement sombre. Malgré cet arrimage, la CMU apparaît comme un mal nécessaire ; la CMU à son panier de soin, c’est-à-dire un type de maladies qu’elle couvre. Comme le disent certaines personnes, chacun a son parking. Ne l’oublions pas, « l’avantage de la CMU, c’est qu’elle prend en charge les consultations, les examens médicaux, l’hospitalisation. Malheureusement, nos hôpitaux ne sont pas équipés, donc nos prises en charges ne sont pas optimisées », indique le PCA.
ÉLECTION, ENJEU ET PERSPECTIVES
Le renouvellement des instances dirigeantes de la mutuelle pour la mandature 2021-2025 est annoncé pour bientôt. Les envies s’aiguisent de part et d’autre. Certains voulant réinventer la roue, promettent le ciel en espérant impressionner les mutualistes, allant de la dématérialisation des tâches à une cohabitation CMU/MUGEFCI sans heurts. Nous assistons à des procès d’intentions à travers des sorties pas toujours catholiques, la finalité, s’installer dans le fauteuil de PCA par tous les moyens. Que ne feraient-ils pas pour accéder à leur envie. Ambition toute légitime mais, a-t-on besoin de salir les autres pour exister ?
Des voix s’élèvent déjà comme des oiseaux de mauvais augures pour annoncer le KO lors des élections à venir. Dans des post fleuris de calomnies et d’intrigues, des piques sont lancés dans le jardin du Conseil sortant avec des moyens peu conventionnels, juste pour accéder à la tête de la mutuelle. Pour des élections apaisées, le PCA a bien voulu confier la gestion des opérations électorales à la tutelle. D’ailleurs, s’inscrivant dans cette logique de paix et de solidarité, il a déplacé tout son Conseil au cabinet de Mme la Secrétaire d’Etat, pour avis et conseils. La mutuelle s’inscrit dans cette même logique. Ainsi, dans un appel, la tutelle invite les mutualistes à l’esprit du consensus pour plus de solidarité au sein de la MUGEFCI. Faut-il le rappeler, les élections à venir à la MUGEFCI dans le cadre du renouvellement des instances dirigeantes renferment de gros enjeux. Dans le cadre d’une audience que Mme la ministre d’Etat Clarisse KAYO a bien voulu accorder au PCA et aux membres du Conseil, elle s’est félicitée de l’esprit de démocratie qui règne au sein de la structure, tout en rappelant que la mutualité est différente de la politique. « La mutualité est différente de la politique, on doit parler de consensus. La mutualité, c’est la fraternité, la solidarité », a-t-elle averti avant de promettre de parler aux uns et aux autres pour que les choses se passent en toute convivialité. Cependant, elle a lancé un vibrant appel aux mutualistes afin qu’ils garantissent la renommée et la stabilité de la MUGEFCI.
Par ailleurs, elle a adressé un satisfecit au PCA et à l’ensemble des membres de son Conseil pour le travail abattu, notamment les réformes engagées en si peu de temps à la tête de la mutuelle, en vue de la rendre compétitive. « Je voudrais vous féliciter pour le travail que vous abattez. Vous avez su remonter la pente », a-t-elle reconnu. Mme la ministre n’a pas manqué de souligner que si la MUGEFCI tient aujourd’hui, c’est grâce au dynamise de son PCA qui a hérité d’un environnement difficile du fait de l’arrimage CMU/MUGEFCI. Au vu de toutes ces performances, elle a souhaité un autre mandat pour le Conseil sortant, car a-t-elle dit, on ne change pas une équipe qui gagne.
LE PRINCIPE DE LOYAUTE : UNE DES VALEURS POUR GOUVERNER UNE MUTUELLE SOCIALE
La MUGEFCI procède au renouvellement de ses instances dirigeantes au mois de septembre. Des leaders syndicaux ont déjà annoncé la couleur pour succéder au Conseil d’Administration sortant. C’est de bonne guerre. La MUGEFCI aiguise les appétits des leaders syndicaux de tous bords. C’est le constat qui saute aux yeux. C’est le printemps des syndicats ; c’est la foire aux propositions, même les plus inattendues, voire irréalistes. Ce qui voudrait dire que la MUGEFCI gagne en crédibilité aux yeux de ces prétendants. Cette embellie est le fruit des réformes entreprises sous la mandature de Mesmin KOMOE. Malheureusement, la petite tache noire c’est l’attitude de certains prétendants sur la toile et dans les journaux qui laissent à désirer. Force est de constater que les mêmes qui vouent aux gémonies le Conseil d’Administration sont les mêmes qui s’activent à vouloir la diriger. Récemment à Divo, Mesmin Komoé a tancé ces mutualistes qui n’hésitent pas à lui porter le glaive tranchant pour leur seule gloire. « Vous prétendez diriger la MUGEFCI et vous demandez que ses comptes soient fermés », s’interroge le PCA. Une interrogation tout à fait légitime et qui renvoie au bon sens qui voudrait que l’on ne brise pas la porcelaine qui nous a servie de récipient mais aussi à l’ensemble de la famille parce qu’on a des points de vue divergeant.
Faut-il rappeler, le 5ème principe de la réglementation communautaire de l’UEMOA invite les membres de la Mutuelle au respect des règles de loyauté et des décisions issues de son Assemblée générale (AG). « Pour être administrateur il faut être d’une intégrité loyale et de bonne moralité (…) Lorsque vous êtes déloyale, vous ne respectez pas les principes, on devait pouvoir vous sanctionner (…) Ce n’est pas parce que la mutuelle est gérée par des élus qu’on peut faire ce qu’on veut. Non ! », a-t-il dénoncé, s’agissant de certaines attitudes de ces leaders syndicaux qui exportent sur la toile la vie de la mutuelle. Des attitudes qui s’apparentent à du sabotage pur et simple pour satisfaire des pulsions et des envies.
Récemment, les chiffres de la mutuelle ont été étalés sur la place publique avec des explications tendancieuses tendant à faire croie qu’il y a eu de la malversation. Rien que de la démagogie et de la calomnie. En réalité, toute cette débauche d’énergie concourt à peindre en noir le bilan du Conseil sortant. « (...) Je voudrais rassurer les mutualistes, tous les indicateurs de bonne gouvernance sont respectés. Notamment le Taux de charges de fonctionnement, le taux de charges de personnel, le taux de sinistralité, le ratio d'autonomie financière, le ratio de réserve obligatoire et celui d'équilibre stable », a rassuré le PCA dans un post. Rappelant l’état des emplois avant 2017 et 2021, le PCA a fait noter qu’en termes d’effectifs « La MUGEFCI dispose de 330 salariés. En 2017 ce chiffre était de 285 ». S’agissant de l’augmentation que certains brandissent comme un trophée de guerre, le PCA a rappelé que la population mutualiste active a augmenté en passant de 75 5042 agents en 2017, à 790 227 en 2020. Cette augmentation, a-t-il rappelé, répond à la politique de de création d’emploi vu l’accroissement des activités de la mutuelle.
« Il y a eu création de nouveaux services : call center, 4 nouvelles représentations régionales, 4 nouveaux bureaux annexes, le COMCI, l’internalisation de certaines prestations. Ivoir santé par exemple n'est plus géré par Mci (par le passé, avant notre arrivée, c'était MCI, une assurance concurrente qui gérait Ivoir santé) de même, les logiciels de gestion pharmacies et cliniques sont désormais gérés en interne sur la plate-forme forme CUI », a-t-il rafraichi certaines mémoires. Le PCA a indiqué que les logiciels ISACARE et IVOIR CARE sur lesquels étaient prises en compte toutes les prestations ne sont pas propriétés de la MUGEFCI)
Mieux, le PCA a indiqué que la création d’emplois répond en partie à la politique de rajeunissement de l'équipe commerciale dont la moyenne d'âge était de 41 ans là où l'on recommande 25. D’autres faits notables, c’est l’accroissement des activités du SMF et aux besoins de personnel médical résident et à l’accroissement du volume d'activité en tant qu’Organisme de gestion déléguée (OGD) prestation pour la CMU.
Concernant la masse salariale qui a connu une augmentation de 378. 297.349 FCFA, le PCA a rappelé que cela est lié à plusieurs points dont le cas des nouvelles recrues. « Conformément aux dispositions du code du travail, les salaires sont revalorisés par ancienneté d'un an acquis. Il y a une indemnité de risque hospitalier instituée pour le personnel du service médical. Tous les congés payés ont été liquidés en rapport avec la situation de la COVID- 19, car la MUGEFCI a opté pour la mise en congé plutôt que d'opter pour le chômage technique. Pour faire face aux aménagements horaires dus au couvre-feu, des primes spéciales de transport ont été instituées pour certains agents d'astreinte », a-t-il clarifié.
Les défis nouveaux dans l’environnement dans lequel baigne la mutuelle imposent à ses dirigeants un comportement nouveau, des leaders imprégnés des valeurs de moralité et de probité, mais également des valeurs de solidarité, de qualité et de reconnaissance, pour pouvoir mieux s’y adapter pour le bonheur des mutualistes et de leurs ayant-droit.
DR ASSETOU KAMARA POUR LA CONTINUITE DANS L’EFFICACITE : ATOUTS ET FORCES
Membre du Groupe Solidarité – Egalité en sa qualité de 1ère vice-présidente, Dr Kamara, porte les couleurs de cette plateforme de la société civile dans le cadre des élections à venir à la MUGEFCI comptant pour le renouvellement des instances dirigeantes de ladite mutuelle. Médecin de formation, économiste de la Santé, diplômée en gouvernance mutualiste et certifiée en Droit médical, Dr Kamara est la personne idéale pour continuer l’œuvre gigantesque engagée par le Conseil présidé par le PCA Mesmin KOMOE. Donc rien n’est étonnant qu’elle soit la tête de liste du GSE.
Dr Kamara Laurence a été désignée après une évaluation de douze candidatures par un comité de sages du GSE présidé par le défunt préfet hors grade, Issa Diakité Jules César. « Ce comité de sages nous a demandé de déposer les CV, mais également, nous a interrogés, interviewés, pendant trois (03) mois, pour comprendre la vision que chacun de nous voulait porter. Nous avons été entendus. Nous avons été suivis, à la limite, par des enquêtes, pour ne serait-ce que percevoir nos probités. A l’issue de ce processus, trois (03) candidats ont été retenus. Je faisais partie de ces trois (03) candidats et nous avons subi encore les mêmes examens, la même procédure pour qu’ils s’assurent qu’ils ne se trompent pas. Et c’est à l’issue donc de ce deuxième tour que ma candidature a été retenue », a-t-elle révélé. Dans la même veine, la candidate fait noter qu’elle n’est pas la candidate du PCA sortant, Mesmin KOMOE. « Je ne suis pas la candidate de Mesmin KOMOE, mais je suis la candidate du GSE », a-t-elle dit.
Dr Kamara a un parcours professionnel et syndical très riche. Elle a exercé au SAMU, à l’hôpital général de Marcory, au District d’Abidjan et à la Direction de la Formation et de ls Recherche en Santé (DFRS). Dans le cadre de ses activités, elle a toujours aimé évoluer dans un environnement respectueux des droits du travailleur. Membre fondateur et Secrétaire générale du Syndicat des Employés du District Autonome d’Abidjan (SYNEDA), elle a milité à l’époque pour un meilleur cadre de vie et de travail des travailleurs du District. Faut-il le rappeler, elle a mené son premier combat social en classe de 4ème, à l’Internat Notre Dame du Plateau.
Dr Kamara a appartenu au Bureau Exécutif National du SYNACASS-CI (Syndicat National des cadres supérieurs de la santé de CI) en tant que trésorière générale adjointe (2004-2009). Elle est membre du Comité Exécutif National de l’UGTCI, chargée des trois pandémies : VIH-SIDA, Tuberculose et le paludisme ; etc.
« Je crois en moi (…) Mais ma plus grande force, c’est que je suis adossée à un groupe qui est fort, le Groupe Solidarité-Egalité », soutient la candidate du GSE.
Rappelons que depuis sa création, en aout 1973, jamais une femme n’a occupé le poste de Président du Conseil d’Administration (PCA) de la MUGEFCI. Celle qui occupe la 2ème vice-présidence, souhaite que les femmes fonctionnaires s’approprient la gestion de la mutuelle, en y apportant cette touche féminine qui fera la différence.
Dr Laurence Kamara élue Présidente du Conseil d’Administration (PCA) de la MUGEFCI, sera le premier médecin à la tête de cette mutuelle, après quatre enseignants et deux ingénieurs qui s’y sont succédé. Et surtout la première femme.
Une contribution de
Bernard Manizan, Journaliste, Communicateur, traducteur