Discrimination lors des manifestations de rue : Une organisation de la société civile monte au créneau





discrimination-lors-des-manifestations-de-rue-une-organisation-de-la-societe-civile-monte-au-creneau


Le Collectif des femmes et parents des détenus de la crise post-électorale (COFED) est monté au créneau pour dénoncer la politique de deux poids deux mesures adoptée par le gouvernement ivoirien concernant les manifestations de rues.

En effet, dans un communiqué rendu publique le dimanche 23 aout, Simone Datte, la présidente de cette organisation s’insurge contre la discrimination constatée lors des manifestations de rue. Pour elle, "cette politique de deux poids deux mesures, délibérément entretenue par le chef de l'État, ne participe qu’à promouvoir l’impunité, faire le lit à l’injustice et ne facilite en aucun cas la réconciliation tant ressassée par le chef de l'État".

"Il y a aussi des citoyens qui se sont levés pour dire non à la violation de la constitution en demandant au chef de l'État de renoncer au 3ème mandat, ils se sont vus arrêtés et jetés en prison. C'est le cas, entre autres, de la présidente de l'ONG Alternative citoyenne ivoirienne,  Pulchérie Edith Gbalet et une soixantaine de personnes. Nous avons aussi constaté qu'il y a eu des femmes qui ont été interdites de marcher. D'autres arrêtées pour avoir pris la rue pour demander au chef de l’État de renoncer au 3ème mandat. Au même moment, nous réalisons que des partisans du parti au pouvoir marchent en toute liberté pour aller à l'investiture de leur président. Ces derniers ne sont même pas inquiétés et les images de cette marche de soutien ont été relayées à la télévision publique nationale", signale t-elle dans la note.

Hormis cette situation, le COFED déplore la situation des prisonniers. "Des détenus militaires et civils sont maintenus en prison malgré la promulgation d’une loi d’amnistie. Pour rappel, nombreux sont les détenus qui n’ont pas eu la grâce de passer devant un juge après neuf années de détention arbitraire. Tous sont poursuivis pour le délit générique d'atteinte à la sûreté de l'État. Pourtant, des militaires se sont rebellés à maintes reprises sous le régime Ouattara. Ces insurgés ont troublé l’ordre public et commis plusieurs décès lors de leurs différentes insurrections. En lieu et place d’une interpellation, ils ont été rétribués et se sont vus distribuer 12 millions de Francs Cfa", ajoute le document. Avant de rappeler que 60 personnes encore détenues sont toutes en mauvais état, au plan sanitaire. Tout en soulignant "le caractère exécrable des conditions de détention". A cause de cela,  "nos parents détenus continuent de mourir en cascade dans ces geôles. Il n’est donc point erroné d’affirmer que nos parents qui sont en prison sont tous malades. Les cas les plus graves avoisinent la vingtaine".

Le COFED condamne donc cette manière de gérer les situations et "continuera de mener son combat contre l'injustice, la discrimination et l'arbitraire. Tant qu’il y aura un seul détenu politique en prison".

Solange ARALAMON

En lecture en ce moment

Côte d'Ivoire : le colonel Wattao est gravement malade

Filière bétail-viande, une mine à exploiter