Le plus grand commun diviseur





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Disons haut ce que les uns et les autres pensent bas. Le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), coalition politique tenue par le Pdci et le Rdr fondée en 2005 à Paris (France) avec la bénédiction active des autorités françaises d’alors et visant à dégommer Laurent Gbagbo du pouvoir, a volé en éclats officiellement le mercredi 8 août 2018.

Mais auparavant, le Rhdp a atteint son objectif: Gbagbo a effectivement perdu le pouvoir et a été transféré à la Cour pénale internationale (Cpi) en décembre 2011 à l’initiative conjointe d’Alassane Ouattara et d’Henri Konan Bédié. De 2005 à 2018, le Rhdp a parfaitement fonctionné. Bédié a même lancé un Appel dit de Daoukro en faveur d’un second mandat d’Alassane Ouattara. Envers et contre la volonté des militants du Pdci qui avaient décidé en 2013 à l’occasion d’un congrès que leur parti politique aurait un candidat à la présidentielle de 2015. Un candidat issu du Pdci-Rda.

 

Lorsque Ouattara s’oppose à l’ambition de Bédié (85 ans) d’être candidat à la présidentielle de 2020 et préconise plutôt que les anciens cèdent la place à une nouvelle génération, c’est la rupture !  Le Pdci subit une saignée de ses militants dont des dirigeants et cadres de premier rang qui rejoignent tous le Rhdp avec une colère indicible. Celle de constater le divorce des «enfants d’Houphouët-Boigny» et l’impossibilité de recoller les morceaux.

 

Au Rhdp et au Pdci, des langues se délient et nous parlent. Elles indexent toutes une personne comme étant le véritable ordonnateur de la division. Il s’agit de Maurice Kakou Guikahué. C’est lui, le « plus grand commun diviseur » qui s’oppose, affirme-t-on au Rhdp et au Pdci, à la mise en branle des valeurs chères à Houphouët-Boigny pour rassembler de nouveau, les « enfants d’Houphouët ». Ces valeurs ont pour noms : dialogue, réconciliation et paix. Les multiples interviews de Guikahué dans le quotidien Le Nouveau Réveil pour récuser ces accusations n’inversent pas la tendance des récriminations. Au Rhdp et dans le large milieu Pdci à coloration Akan voire Baoulé, on est convaincu que Maurice Kakou Guikahué conduit Bédié droit dans le mur à travers son radicalisme et sa stratégie jugée loufoque faisant croire que le Fpi créé par Laurent Gbagbo, opposant historique à Houphouët-Boigny, pourrait être à la remorque du Pdci dirigé par Bédié.

 

Une stratégie de Guikahué dont les conséquences impactent également négativement l’opposition. Qui se trouve fortement divisée et fragilisée à 14 mois de l’élection présidentielle de 2020. Leader de l’opposition ayant plus d’expérience que le Pdci dans la maison, le Fpi, se trouve plombé par une crise dont profite grandement le Pdci. « En 2015, Guikahué était heureux du score de 9% qu’avait obtenu Affi N’Guessan à l’élection présidentielle. Pour lui, c’était la preuve que l’électorat Fpi est toujours resté fidèle à Gbagbo. En 2020, étant sûr que Gbagbo ne sera pas candidat à la présidentielle, cet électorat pourra voter pour le Pdci dans le cadre d’un rapprochement entre Bédié et Gbagbo auquel il comptait s’atteler à partir de 2016 », nous a révélé un cadre du Rhdp transfuge du Pdci. Ce n’est donc pas surprenant que le Pdci tire aujourd’hui les marrons du feu relativement à la crise au Fpi. Ne dit-on pas que le malheur des uns, fait le bonheur des autres !

Veritas

Par Didier Dépry

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