Octobre 2025 : qui va gagner et avec quel programme ?





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Si l’on n’a pas encore à portée de main les noms et prénoms de ceux et celles qui iront pour la pêche aux voix des Ivoiriens lors de la présidentielle du 31 octobre 2025, il est tout au moins sûr que cette cruciale élection aura lieu. Et devrait départager deux ou trois chefs de partis politiques ou leurs seconds. Au regard de la difficile situation que traversent les ménages dans le monde et singulièrement en Côte d’Ivoire, le thème phare de cette campagne devrait s’imposer de lui-même sans qu’on aille le sortir du manche d’un boubou.

Si le scrutin que tous les spécialistes jugent décisif sur le prodigieux chemin de la Côte d’Ivoire se déroule sans accroc ni fraudes massives, le gagnant devrait être, selon plusieurs avis, le candidat qui aura réussi à faire coïncider les intérêts du moment de ses compatriotes avec les siens propres. Très clairement dit, le candidat qui va remettre l’homme au centre de son programme de campagne aura immanquablement les faveurs des électeurs et des électrices.

Quand nous parlons d’élections, de campagne, des ménages et de l’homme, nous sommes totalement dans le social. L’homme, dans toute sa diversité, sera au cœur de la campagne que conduiront des hommes et des femmes pour son bien-être. Pour cela, en plus de connaître les enjeux de cette déterminante élection, il faudra faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour en imposer. Sur le plan des infrastructures économiques, routières, culturelles, sportives etc., même si du bon travail a été fait, beaucoup reste à faire pour couvrir tout le territoire ivoirien.

Le meilleur programme de campagne pour nous, sera sans nul doute, celui qui maintiendrait le niveau de construction de ces infrastructures en même temps qu’il relèverait notablement celui du social. Voilà le défi herculéen qui attend celui ou celle à qui les électeurs auront donné leurs voix. Il s’agit d’établir un programme qui fera à la fois et de façon équitable, le développement infrastructurel et le social hardi.

De notre point de vue, il n’y a pas de peur à avoir dans la mise en cohérence d’un tel programme de gouvernement. Les ressources humaines et financières ne manquent pas. En ce qui concerne les secondes, et c’est ici que le candidat sera attendu et scruté par tous, une stratégie claire doit être mise sur pied pour aller en guerre avec des armes lourdes contre la corruption. Plusieurs études y compris celles de l’institution Bonne gouvernance n’ont eu de cesse de dénoncer la montagne de sommes d’argent qui partent des caisses du Trésor public pour une destination inconnue (?) ou qui prennent une voie autre que celle des caisses de l’Etat.

La stratégie à mettre en place devrait avoir un seul objectif clairement défini : instaurer un contrôle efficace partout pour endiguer cette fraude qui, pour notre pays, n’est rien d’autre qu’un intrépide serpent de mer. Si ces sommes faramineuses qui sortent insidieusement du Trésor public sont retenues et que celles qui doivent faire leur entrée y atterrissent effectivement, c’est haut la main que cet ambitieux programme sera déroulé afin que le social arrive au niveau où se trouve le développement des infrastructures.

Il est établi que tout vient à point à qui sait attendre. Il est aussi impérieux de reconnaître que les Ivoiriens ont perdu trop de temps à attendre que démarre cette campagne de salubrité morale dont les résultats attendus ne pourraient que soulager tous les utilisateurs, animateurs et bénéficiaires du service public. C’est chaque jour qu’ils voient la corruption rampante passer devant leur porte sans qu’ils n’aient aucune arme et aucun autre moyen pour la stopper.

Dans les cercles politiques connus et sur le terrain, les débats sur la campagne à venir ont commencé et ne manquent pas d’intérêt. A côté des traditionnels partis politiques de gauche dont le centre d’intérêt est le social, nous avons vu et entendu Cheick Tidjane Thiam, le chef de file du PDCI-RDA, parti de droite, tenter de planter solidement l’homme au cœur de sa campagne. C’est lui qui a révélé publiquement les chiffres sur l’indice de développement humain (IDH) publiés par les institutions internationales et qui classent notre pays loin derrière.

Pour le patron du PDCI qui sait de quoi il parle quand il avance que les chiffres les plus importants en matière de développement sont ceux relatifs à l’IDH, le fait que nous soyons parmi les trente derniers en matière de social invite à un changement de paradigme. Evidemment, le parti au pouvoir s’est senti attaqué sur ce qu’il a de plus probant et de plus robuste à offrir aux électeurs pendant la campagne. Sa réponse à Thiam a été violente par la bouche de nombreux militants dont deux principaux ministres. Ceux-ci ont plutôt relevé que malgré ce classement mis sur la place publique par le président du PDCI, la Côte d’Ivoire a gagné quelques points.

Ça se voit clairement que le ton est donné pour les joutes électorales de 2025 qui se déroulent sur un terrain très glissant. On verra qui va réussir à jeter son vis-à-vis à l’eau et ainsi gagner la bataille. Pour les électeurs et surtout les ménages, c’est déjà gagné qu’avant même que le coup de sifflet ne retentisse dans l’arène, la problématique de leurs conditions de vie soit sur toutes les lèvres. Même s’ils ont une claire conscience de ce qu’avec les politiciens rien n’est définitivement acquis. Ces derniers étant assurément les seuls capables au monde de transformer le cuivre en or.

Abdoulaye Villard Sanogo

 

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