Ouattara acceptera-t-il d’être candidat ? ( discussions dans un garage auto )





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C’est le sujet du moment. Partout, dans les salons, bureaux, bus, sur les terrains de jeux, les marchés, à la plage et même au Black-Market d’Adjamé, il est sur toutes les lèvres. Ou presque. Alassane Ouattara, le président de la République et président du RHDP, fera-t-il acte de candidature à la présidentielle d’octobre prochain comme le recommandent ses partisans en bruissant ?

Pour beaucoup, de nombreux journalistes et experts politiques y compris, il ne fait l’ombre d’aucun doute. Ouattara sera bien présent sur les starting-blocks. Ils tiennent leur assurance de ce qu’ils ne voient pas avec clarté qui pourrait lui succéder au sein de son parti. Ils lui reprochent du reste d’avoir un peu trop centralisé le pouvoir au point d’étouffer toute velléité d’idée ou de tête nouvelle. Ce qui fait dire à un politologue que « Ouattara est bien parti pour mourir au pouvoir comme Houphouët ».

Yacouba Koné est mécanicien auto à Djorogobité, dans la commune de Cocody. Ses camarades du quartier et ses collègues l’appellent « l’expert en politique ». C’est que le jeune homme n’a de causerie que la politique. Qu’elle soit nationale, continentale ou inter-continentale. Illettré, il s’informe comme le feraient les experts en géo-politique des plateaux télé du monde audio-visuel. Sa vision de la vie politique de son pays et, notamment, de l’élection présidentielle à venir est moins idéologique et politicienne. Elle trouve plutôt son fondement dans le domaine de l’éthique.

Les amis, dit-il avec un calme des grands jours, vous ne voyez pas que vous emmerdez le vieux (Ouattara) ? Yacouba Koné, la voix enjouée, estime qu’après les exploits de la Côte d’Ivoire lors de la CAN 2023, Ouattara n’a plus rien à faire parmi nous. « Il devrait passer la main maintenant même, se retirer et passer ses vieux jours à Nice ou à Assouindé ». Le mécano quarantenaire explique qu’il voit très mal le chef de l’Etat ivoirien s’asseoir dans des réunions politiques de la CEDEAO ou de l’UA avec les jeunes présidents que sont, entre autres, Diomaye Faye et Ibrahim Traoré.

« Pour son âge, pour son honorabilité et pour le respect que l’on doit à la Côte d’Ivoire sur le plan international, je vous demanderais de ne pas le pousser à être candidat encore. Ce sera un mandat de trop. Le quatrième du genre. Ça lui fera vingt ans de pouvoir, je dis bien vingt ans ! Et puis, n’oubliez pas que ce sont eux, les intellectuels, qui nous ont envoyé la démocratie avec ses principes et ses lois », plaide « l’expert en politique ». Quand son collègue, couché sous un véhicule « de classe mondiale » pour redresser une pièce, lui demande qui il veut que le président Ado présente comme candidat, il sourit et dit : « Je pensais qu’en faisant venir de Dakar le gouverneur de la BCEAO pour en faire son vice-président, il préparait le futur du RHDP et de la Côte d’Ivoire ».

A peine a-t-il achevé sa phrase que des applaudissements nourris sortent de partout suivis de hourras et de : « L’expert ! l’expert ! vive l’expert ! ». Comme si ces cris d’enthousiasme l’ont davantage inspiré, il fait calmer ses camarades de sa main gauche ouverte et levée et propose : « Je souhaite qu’au prochain Congrès annoncé le 18 juin 2024 et qui va regrouper les députés et les sénateurs, il annonce son retrait et enclenche tout de suite le processus de succession. Tiémoko Meyliet Koné a assez appris auprès de lui. Il peut continuer l’aventure ».

Yacouba Koné n’est pas le seul à voir dans cette convocation du Congrès pour très bientôt, l’annonce surprise du retrait d’Alassane Ouattara de la vie politique ivoirienne. Même s’il pourrait s’agir à cette réunion de faire l’état de la nation, le chef de l’Etat, en faisant le bilan de ses nombreuses actions menées à la tête du pays, pourrait profiter de cette merveilleuse fenêtre de tir pour demander à partir. Ce d’autant qu’il fera un bilan bien flatteur. C’est en tout cas ce que pensent ou souhaitent bien des personnes averties.

Parce que, estiment-elles, il vaut mieux toujours partir quand on est au sommet. « Comme le fantastique numéro 8 du Réal Madrid qui vient de dire adieu au monde du football après dix années passées sur le toit du foot mondial », assure le mécano expert en politique. Sera-t-il entendu ? On l’espère bien afin qu’il monte en estime dans le cœur de ses affidés.

Abdoulaye Villard Sanogo








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