Tous illogiques





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Ce qui se passe actuellement au Mali est hallucinant. Des militaires auteurs de deux putschs décident de confisquer le pouvoir pour les cinq prochaines années. Et ce, après avoir perdu une année à bavarder, à  disserter sur le sexe des anges, au lieu d'aller chasser les djihadistes et voyous qui occupent le Nord de ce pays depuis des lustres.  Et la Cedeao décide de durcir le ton pour obliger les militaires à organiser des élections après avoir chassé IBK du pouvoir. Mais contre toute attente, il se trouve des gens pour applaudir les putschistes.  Comment est-ce possible?

Le plus triste dans l'affaire, ce sont les faux chantres de la démocratie et les pseudos panafricanistes qui les soutiennent. ALPHA Blondy, le rasta national, oubliant qu'il a composé et chanté plusieurs chansons contre les coups  d'Etat a choisi de soutenir la confiscation du pouvoir par Assimi Goita et ses ouailles. Voici l'auteur de la formule "vive le Général, à bas le Général" en train de soutenir des putschistes.  Plus grave, c'est Laurent Gbagbo celui qui se proclame enfant des élections qui encourage les militaires assoiffés de pouvoir à priver le brave peuple malien de son droit inaliénable de choisir ses dirigeants. Triste et  inexplicable.  Cette posture permet de comprendre l'imposture qui a cours en Côte  d'Ivoire  avec les pontes de l'ubuesque refondation qui avaient vendu du vent pendant 10 ans à leurs militants. Il n'est étonnant que les militaires maliens aient choisi le terme refondation pour habiller l'escroquerie  morale et politique qui bat son plein au pays de Soundjata Keita.

Personne n'est dupe.

Après la rupture constitutionnelle du 18 août 2020, la junte a organisé les Concertations nationales au mois de septembre 2020 conduites dans la malice et la ruse. Ces concertations ont abouti à l'adoption d'une Charte de la Transition validant une durée de 18 mois pour la Transition. Les premiers Dirigeants (Président Ba Ndaou et Premier ministre Moctar Ouane) de la Transition ont été victimes d'un nouveau coup d'Etat le 24 mai 2020.

L'enjeu est que le Président Ba Ndaou et le PM Ouane tenaient au respect de la durée de la Transition c'est à dire les 18 mois, alors que la junte concoctait son plan de confisquer le pouvoir le plus longtemps possible sous le prétexte de l'insécurité empêchant l'organisation des élections sur la majeure partie du territoire national...

Dès lors, la junte a eu le temps de déployer sa stratégie d'instrumentalisation, de manipulation des populations en surfant sur des discours et slogans nationalistes forcément mobilisateurs, et par l'achat de conscience de nombreux journalistes,  hommes de média, influenceurs sur les réseaux sociaux...

L'autre stratégie de la junte est l'intimidation des voix discordantes, en emprisonnant certains hommes politiques sous le prétexte de la lutte contre la corruption...

Le contexte particulier de cette Transition est marqué par les violations et abus des droits humains (liberté d'opinion, liberté d'expression, arrestations et détentions arbitraires, diverses atteintes aux droits fondamentaux de certains détenus politiques...).

La volonté de prorogation de la Transition à 5 ans est une violation des droits des citoyens à participer à la gestion des affaires publiques à travers leurs Représentants légitimes, l'interruption du processus démocratique, le risque d'instauration d'un régime autoritaire...

Les sanctions de la Cedeao  sont certes  lourdes, mais non surprenantes. La junte militaire est de mauvaise foi, en planifiant de ne rien entreprendre pour organiser les élections dans le délai convenu et sur lequel la junte a prêté serment deux fois.

La vérité est que la junte tente de confisquer le pouvoir.

Les partisans de la junte sont à la manœuvre pour conserver le plus longtemps possible leurs postes.

En vérité, le militaire qui veut diriger, faire la politique, en a le droit, à condition de démissionner tout simplement de l'armée.

La Cedeao ne peut qu'appliquer ses textes, ne serait-ce que pour éviter l'effet domino.

Beaucoup de citoyens ont peur d'exprimer leur opinion à cause des discours de haine et de discrimination.   Tout le reste n'est que de l'esbroufe.

 

S.W

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