Face à la forte mobilisation des militants pour le congrès, Affi nargue Gbagbo : « l’enveloppe est-elle vide ? »





face-a-la-forte-mobilisation-des-militants-pour-le-congres-affi-nargue-gbagbo-lenveloppe-est-elle-vide


Face à la forte mobilisation des militants pour le congrès, Affi nargue Gbagbo : « l’enveloppe est-elle vide ? »
Le Front Populaire Ivoirien (FPI) a tenu son 6e congrès extraordinaire ce samedi 13 novembre 2021 au Palais des Sports de Treichville en présence de milliers de militants et sympathisants du parti ainsi que d’autres partis, notamment le PDCI, le RHDP, l’UDPCI et Lider.
Dans son discours d’ouverture, le président du parti Pascal Affi NGuessan, face à la forte mobilisation s’est demandé si l’enveloppe à lui laissée par Gbagbo est vide.
 
Ci-dessous, l’intégralité de son discours
Avant d’entamer mes propos, je vous invite à observer une minute de silence à la mémoire de tous nos camarades qui nous ont quittés depuis le dernier congrès : Abouo N’Dori, Marcel Gossio, Kacou Jacques, Attéby Williams…
Minute de silence
Devant cette mobilisation exceptionnelle et cette présence qualitative, c’est avec une grande émotion doublée d’une légitime fierté que je prends la parole pour souhaiter la bienvenue à toutes et à tous à ce sixième (6ème) congrès extraordinaire de notre parti, le Front Populaire Ivoirien (FPI).
Au nom de la Direction du FPI, et à la suite de la Vice-Présidente d’Abidjan-Sud et du président du Comité d’Organisation, je voudrais vous adresser mes salutations fraternelles et militantes, et vous exprimer l’infinie gratitude de notre parti.
Mes remerciements s’adressent en tout premier lieu à nos invités, ceux venus de loin, ainsi qu’aux personnalités représentant les pays amis et les Organisations accréditées dans notre pays. Merci, chers amis d’honorer de votre présence cette cérémonie d’ouverture. Dans les moments d’incertitude, votre présence à nos côtés a toujours été un réconfort inestimable, un encouragement et une manifestation de votre solidarité agissante. En ce moment de communion, c’est une grande joie de vous avoir parmi nous.
Merci aux présidents de partis politiques et aux Responsables des Organisations Syndicales et de la Société Civile, présents à nos côtés ce matin dans la plus pure tradition républicaine. Un merci particulier aux partis frères de l’AFD.
Mes remerciements s’adressent également aux Chefs traditionnels et religieux, venus nombreux honorer notre invitation. Gardiens de nos traditions, votre présence massive à nos côtés à ce moment particulier de notre histoire, est une bénédiction.
Je salue et j’adresse mes sincères félicitations à tous les Secrétaires Généraux de Fédération et de Section. Chers Camarades, c’est sur vos épaules que repose le parti. Dans les durs moments que nous venons de traverser, vous avez fait le témoignage de la force de vos convictions politiques. Vous avez fait la démonstration de vos capacités et de vos compétences politiques. Vous avez manifesté un courage politique qui a permis de préserver le parti de l’aventure. Je vous dis infiniment merci.
Je serais impardonnable si je clôturais cette série de remerciements et de salutations sans adresser aux Vice-présidents du FPI, au Secrétaire Général, porte-parole du parti, aux Secrétaires Généraux-Adjoints, aux Secrétaires Nationaux, Techniques et chargés des Régions, aux responsables de l’OFFPI, de la JFPI, de la CEFPI, de la CURFP et des Coordinations, l’expression de ma profonde reconnaissance et de ma parfaite considération pour leur engagement, leur loyauté et leur détermination dans la défense de la légalité et des intérêts supérieurs du parti.
A tous les délégués venus de toutes les Fédérations, je voudrais dire merci. Merci d’avoir répondu à l’appel. Merci de la manifestation de votre attachement à votre parti, à notre parti. Merci de l’adhésion à la ligne et à la stratégie politique que nous défendons.
Je suis fier, soyons fiers, soyez fiers d’être militants du Front Populaire Ivoirien, le parti des grands défis, le parti des luttes démocratiques, le parti de la justice, des libertés, de la solidarité et de la dignité ; le parti de l’espérance.
Pourquoi sommes-nous rassemblés ce jour, pourquoi la tenue de ce sixième congrès extraordinaire ?
L’évènement qui nous réunit ce jour, c’est le dénouement de la longue crise qui a secoué le parti à la suite de la perte tragique du pouvoir d’Etat en avril 2011.Nous savons tous les soubresauts qui accompagnent généralement ce type de situation, surtout quand la chute est émaillée de tant de violences, d’épreuves et de souffrances.
La vie des hommes, comme celle des organisations humaines, n’est jamais un fleuve tranquille. Et quand survient un évènement hors de l’ordinaire, inattendu mais fondamental, car constituant une césure, une rupture, le devoir de ceux qui ont en charge la conduite des affaires de la communauté et en main son destin, est de battre le rappel des troupes, de sonner la trompette.
Depuis 2011, nous avons lutté pour notre survie, pour notre refondation, pour notre renaissance, convaincus que nous avions encore beaucoup à proposer, beaucoup à offrir au peuple ivoirien.
Nous avons dû affronter une dissidence farouche, une adversité sournoise, malveillante, qui prenait le risque de détruire ce qu’ensemble nous avions construit.
Rien ne nous aura été épargné ; mais je n’épiloguerai pas sur toutes ces années perdues, ces méchancetés subies, ces couleuvres avalées au nom d’une unité que pendant longtemps nous avons crue possible.
Le 9 août 2021, alors que nous étions en attente d’une audience que la Direction du parti avait sollicitée à son retour, afin de lui livrer les nouvelles du pays depuis sa déportation à La Haye et d’engager avec lui les actions en faveur de l’unité du FPI, le Président Laurent Gbagbo a décidé de façon inattendue, unilatérale et péremptoire de quitter le parti et de fonder avec ses fidèles une autre organisation politique. Celle-ci est créée depuis le 17 octobre 2021. La rupture est consommée.
Cette rupture, nous ne l’avons pas désirée ; nous avons même tout fait pour l’éviter, faisant preuve de patience, de tolérance et de persévérance dans la recherche de l’unité du parti. La rupture nous a été imposée. Nous en avons finalement pris acte.
En définitive, je le dis avec sincérité et sans tristesse, cette rupture est une libération, un soulagement, une salutaire clarification ; j’ajouterais même une double victoire : victoire idéologique ; victoire de l’intelligence stratégique.
Toutefois, comme en médecine, il convient d’ausculter le patient pour savoir si son pronostic vital est effectivement engagé, comme l’annoncent les oiseaux de mauvais augure. Ce congrès est donc un test de la santé politique du parti, un contrôle technique des dommages que les nombreuses agressions des dissidents auraient causé. Le FPI s’est-il vidé de sa substance ? Est-il moribond ? L’enveloppe est-elle vide ?
La mobilisation extraordinaire de ce jour tranche le débat : le FPI est vivant. Le FPI vivra ; toujours plus fort ; toujours plus haut.
Mais si nous célébrons notre résilience, la sagesse nous commande d’interroger les causes et le sens de l’acte de rupture du 9 août 2021. Pour quoi et pourquoi ?
D’aucuns ont voulu faire de la crise que le FPI vient de traverser, une querelle de personnes, un caillou sur leur passage, la prise en otage d’un parti. En réalité, derrière les propos diffamatoires et les manœuvres de déstabilisation, se posait en vérité la question des valeurs et du leadership, c’est-à-dire des convictions et de la vision.
Pendant presque dix (10) ans, les valeurs fondamentales de notre parti ont été mises à rude épreuve par un courant patrimonialiste, messianique, tribaliste et xénophobe, déterminé à s’emparer de la direction du parti pour assouvir des ambitions de vengeance, de revanche et d’exclusion, dans un « match-retour » dont il n’avait pourtant pas les moyens et qui au surplus contrariait nos intérêts politiques.
L’histoire nous enseigne qu’un parti d’avant-garde peut se fourvoyer au plan tactique mais ne doit jamais commettre des erreurs stratégiques et idéologiques.
Aussi, nous avons décidé de dire non et de lutter pour sauver le parti.
Au cours de cette bataille, il nous a fallu du courage et beaucoup de patience. Dans son discours à la jeunesse à Albi en 1903,  Jean Jaurès nous apprend que « le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho (…) aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques ».
Ce courage, nous l’avons eu ; la vérité et le droit nous les avons défendus contre vents et marées.
Nous avons aussi fait preuve de patience, pour gagner du temps. Gagner du temps, c’est en faire perdre à l’adversaire. Ne dit-on pas que le temps est l’autre nom de Dieu ?
Mais nous avons surtout dû déployer un trésor d’ingéniosité et d’imagination pour résister, sans grands moyens matériels et financiers, à un adversaire qui, comme Goliath, se croyait invincible, à cause de son parcours politique et sa notoriété publique. Nous nous sommes faits renard pour connaitre les pièges et lion pour effrayer les loups.
Notre courage, notre patience et notre sagesse ont fini par triompher. Quand on a la vérité et le droit avec soi, le temps permet de soumettre les cœurs et de gagner sans combattre.
Alors, avec émotion, Camarades militantes, Camarades militants, je veux vous dire ma gratitude. Je veux remercier et saluer tous les militants, tous les cadres du parti, qui n’ont pas vacillé, qui n’ont jamais tremblé, qui n’ont pas craqué. C’est la marque d’une très grande maturité politique. C’est le triomphe de la raison sur les émotions et les passions. C’est le triomphe de la démocratie sur l’autocratie. C’est la victoire du FPI. Nous avons gagné !
Nous avons gagné parce que le FPI est un grand Parti, porteur de valeurs nobles et fortes, qu’il a su inculquer à ses militants.
Vous avez résisté par fidélité à vos convictions politiques, par attachement à notre histoire, faite d’épreuves et de souffrances, mais aussi de victoires et de joies, de camaraderie, de solidarité, d’espérance.
Les crises sont consubstantielles à la vie des hommes, des communautés et des organisations. Pour l’écrivain ivoirien Josué Guebo : « … Elles sont des compagnes fidèles des processus évolutifs et demeurent des voies transcendantes de la maturation … (en ce sens), la crise est à la fois rejet des formes périmées … condamnation de ce qui ne peut se soutenir et se survit au détriment de ce qui est frais, neuf, vivant ;  … (et en même temps une quête), le présage d’autres modes de pensée, d’agir et d’exister … l’avènement d’un projet ».  C’est une loi de la nature, la loi de l’évolution des choses et des processus.
Pour le Front Populaire Ivoirien, aujourd’hui tout redevient possible !
Le parti a fait preuve de résilience. Sa métamorphose est en marche pour produire une organisation dotée de qualités nouvelles et supérieures sur une identité valorisée dans l’adversité.
Cette organisation et cette identité seront les armes de nos victoires futures.
Pour construire notre victoire, nous devons d’abord compter sur nous-mêmes, sur notre organisation, notre mobilisation, notre communication et nos ressources propres.
Depuis 2018, notre organisation repose sur de nouveaux principes, afin d’assurer une meilleure couverture territoriale, de renforcer l’encadrement des militants et d’être davantage présents sur le terrain. C’est le sens de la politique de décentralisation que nous avons initiée et que nous devons consolider.
Chaque sous-préfecture est désormais érigée en fédération. Le nombre de fédérations a été ainsi presque multiplié par cinq et est passé de 150 en 2018 à 710. Grâce à ce meilleur maillage territorial, nos structures seront désormais au plus près des populations.
Chaque région administrative constituera dorénavant une entité politique, dotée d’un conseil politique régional présidé par un vice-président, pour assurer la mission de coordination des activités du parti.
La direction du parti doit être à l’image des militants et du peuple ivoirien qui aspire au rajeunissement et à la féminisation de la classe politique. Je suis résolument engagé dans cette voie. A l’occasion de ce congrès, de nouvelles figures, en majorité des jeunes et des femmes, feront leur entrée au secrétariat général et au secrétariat exécutif.
Toutes les structures prévues par les nouveaux textes du parti, et non encore opérationnelles à ce jour seront mises en place dès la sortie de ce congrès.
Je veux parler du Conseil Politique Permanent, organe consultatif créé afin de favoriser la contribution des pionniers du parti à la veille et à la réflexion stratégique, ainsi qu’à la prévention des conflits et le cas échéant à leur résolution.
Je veux parler aussi de l’éclatement de la cellule des enseignants du FPI en deux structures distinctes, l’une dédiée aux enseignants du primaire et l’autre aux enseignants du secondaire.
Il nous faut enfin renouer avec cette tradition, qui était autrefois la nôtre, de relations étroites avec le monde du travail et la société civile. Une distance s’est malheureusement instaurée entre nous depuis quelques années. Nous devons assumer plus fortement notre responsabilité d’accompagner les classes laborieuses dans leurs luttes pour de meilleures conditions de travail et de vie. Une vice-présidence sera ainsi spécialement dédiée aux relations avec les syndicats et les organisations patronales. La vice-présidence chargée des relations avec les organisations de masse sera redynamisée.
Mais nous le savons bien, la meilleure organisation du monde ne suffira jamais à entrainer l’adhésion si elle n’est pas soutenue par une communication efficace. Dans la vie publique comme dans l’entreprise, la communication est un élément de compétitivité.
C’est pourquoi une communication plus active et plus réactive doit désormais accompagner toutes nos initiatives politiques. Nous mettrons l’accent sur une communication numérique plus performante, notamment en nous dotant d’une WEBTV, en redynamisant notre site web ainsi que notre présence sur les différentes plateformes et réseaux sociaux. C’est aussi là que se joue notre capacité à convaincre, notamment auprès des jeunes générations.
Pour ce nouveau départ et pour exprimer notre joie d’être ensemble, célébrer notre combat partagé, il nous faut combler un vide : adopter l’hymne du Front Populaire Ivoirien. Ce sera un instrument de cohésion, d’identité et d’émotion. Cet hymne, c’est vous qui allez le composer à l’occasion d’un concours national que nous lancerons dans les semaines à venir.
Grâce à notre réorganisation et forts d’une communication redynamisée, nous serons plus efficaces pour mieux expliquer ce que nous sommes, afin que l’image que nous renvoyons de nous corresponde à la réalité de notre identité. Ainsi nous gagnerons le cœur des Ivoiriens.
Notre identité politique, notre ADN idéologique sont d’une extrême clarté. Nous sommes le parti du peuple ivoirien, dépositaire de l’héritage de la gauche ivoirienne.
1. D’abord, nous sommes des humanistes
Nous sommes des humanistes par tempérament, par culture, par éducation. Être humaniste, c’est placer l’homme, son épanouissement personnel au cœur du projet politique. « Il n’est de richesse que l’homme ».
Être humaniste, c’est défendre des valeurs de progrès, de liberté, d’égalité, de démocratie, de dialogue, de tolérance, de responsabilité, de fraternité, des valeurs fortes et non négociables.
Nos valeurs,  c’est la liberté et la démocratie
La liberté d’opinion et d’expression, sans crainte pour sa vie ou pour sa sécurité. Elle est indissociable de la démocratie et de la confiance en un Etat protecteur et véritablement impartial.
C’est pourquoi nous sommes soucieux d’affermir les valeurs de notre République ; nous sommes respectueux des lois et de la parole donnée.
C’est pourquoi nous réclamons avec insistance la libération de tous les prisonniers d’opinion et le retour de tous les exilés politiques.
C’est pourquoi nous souhaitons lever dès maintenant toute équivoque sur la fiabilité des prochains scrutins en posant toutes les questions : du cadre juridique des élections, au déroulement des opérations électorales, en passant par le découpage équilibré des circonscriptions et le mode de scrutin.
La Liberté, c’est aussi la liberté d’entreprendre car l’entreprise est créatrice d’emplois et que le travail est source d’épanouissement pour l’homme.
C’est pourquoi nous sommes en faveur d’une économie sociale de marché, de la décentralisation et la régionalisation du processus de développement.
Nos valeurs, c’est l’égalité des chances et des droits.
Chaque citoyen de notre pays, quelle que soit son origine sociale, ethnique ou géographique, doit trouver sa place dans une société d’équilibre et de fraternité.
C’est pourquoi notre projet propose d’adapter notre système éducatif à nos besoins et mise sur une école réellement gratuite pour tous.
C’est pourquoi nous refusons un système de santé à double vitesse qui pénalise le peuple et conduit les dirigeants à se faire soigner hors du pays.
C’est pourquoi nous rejetons toute forme de discrimination et d’exclusion que ce soit dans l’accès aux emplois publics, aux marchés publics et aux services publics.
C’est aussi pourquoi nous proposons que nos compatriotes de la diaspora soient demain représentés au parlement avec des élus désignés par les Ivoiriens établis hors du pays.
Nos valeurs, c’est l’esprit de dialogue et de tolérance
Nous devons collectivement apprendre à résoudre nos conflits autrement que par la force. Nous savons que seul un dialogue inclusif permettra d’anticiper et de résoudre les problèmes, en évitant les drames.
C’est pourquoi nous sommes résolument engagés dans le processus de décrispation de notre vie politique et de réconciliation.
C’est pourquoi nous avons indiqué au président Ouattara notre totale détermination et notre complète disponibilité. Je salue sa décision de relancer le dialogue politique à partir du mois prochain.
C’est pourquoi nous proposons que le dialogue politique débouche sur l’organisation des Etats Généraux de la République, pour identifier l’origine de nos crises, reconnaitre toutes les souffrances, tous les morts, écouter l’expression de toutes les douleurs, et réparer toutes les violences subies dans tous les camps, réparation d’ordre matériel bien sûr, mais aussi symbolique.
Nos valeurs, c’est l’amour, la sollicitude, la bienveillance
Dans ces mots, nous ne mettons aucun sentimentalisme béat, mais la conviction que la solidarité, la fraternité constituent le socle de notre Nation. Tous les Ivoiriens doivent se considérer comme des frères et des sœurs, unis autour de l’essentiel. Et l’essentiel, c’est la Côte d’Ivoire. L’essentiel, c’est notre capacité collective à vivre unis dans notre diversité.
C’est pourquoi nous combattons le clanisme, l’ethnicisme, ces maux pernicieux qui gangrènent notre pays, ces ferments de division et de haine.  Ils empêchent Ia formation d’une Nation ivoirienne qui transcende nos différences.
C’est pourquoi nous refusons tout repli régionaliste, identitaire, parce qu’il est forcément générateur d’incompréhensions et de conflits.
C’est pourquoi nous réaffirmons ce sentiment fort d’appartenance commune et de destin partagé entre toutes les filles et les fils de ce pays.
Nos valeurs, c’est l’autonomie de la pensée, la responsabilité
Nous considérons que nous sommes les uns et les autres des êtres de raison et de responsabilité, épris de liberté et soucieux avant tout de faire progresser des idées et la société.
C’est pourquoi nous ne serons jamais une secte, un « Gbonhi ». Nous condamnons fermement le fétichisme, l’idolâtrie et le culte de la personnalité.
C’est pourquoi nous ne serons jamais le parti d’une ethnie, d’un clan, d’une région, d’une tribu. Nous sommes le parti de tout le peuple ivoirien, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest en passant par le Centre.
C’est pourquoi nous rejetons l’assignation communautaire qui obligerait tel ou tel, parce qu’il est né ici ou là, à voter aveuglement pour nous, ou contre nous. L’assignation communautaire, c’est une forme d’assignation à résidence, c’est la négation du libre arbitre.
Nous sommes donc des humanistes.
 
2. Nous sommes aussi des universalistes.
L’universalisme est un humanisme. Être universaliste, c’est considérer que nous formons tous une seule humanité, exposée aux mêmes défis qu’il nous appartient de relever ensemble : le terrorisme ; le réchauffement climatique, les épidémies, le nationalisme et tant d’autres.
Universalistes, nous ne sommes pas pour autant de nulle part.
Nous avons, chevillé au corps, l’amour de la Côte d’Ivoire, un grand pays et la volonté passionnée de le servir. Personnellement, lorsque j’étais premier Ministre et qu’à l’occasion de déplacements internationaux, je voyais hisser nos couleurs nationales et j’écoutais jouer l’Abidjanaise, j’éprouvais à chaque fois la même émotion d’appartenir à cette terre d’hospitalité, ouverte aux autres, cette terre qui doit être pour l’ensemble de l’Afrique à la fois un modèle et un moteur.
Universalistes, nous sommes opposés aux idéologies qui prônent le repli sur soi, la fermeture, un nationalisme étriqué, la recherche permanente de bouc-émissaires qui seraient responsables de tous nos maux.
Nous laissons cela à ceux qui nous ont quittés. Nous savons pour notre part que la Côte d’Ivoire est depuis l’aube des temps une terre de brassage, un pays d’accueil. C’est un pays de convergences. C’est ce carrefour de cultures qui fait notre richesse. La Côte d’Ivoire doit rester ce pays ouvert et fraternel.
Universalistes, nous sommes déterminés à imprimer notre marque dans notre environnement régional et continental.
Demain, la Côte d’Ivoire doit davantage encore, être le moteur de l’intégration ouest-africaine car certaines questions exigent une mise en commun des énergies de tous. Une monnaie commune, un grand marché commun, c’est davantage de sécurité pour les investisseurs, ce sont des débouchés supplémentaires pour nos produits. C’est la capacité pour nos entreprises de mieux se déployer. C’est la possibilité démultipliée pour notre pays de passer de l’économie agricole à l’ère de l’industrialisation, avec l’émergence de champions nationaux auquel l’Etat doit apporter son soutien, à travers la mise en place d’un fond souverain, dédié au financement d’investissements structurants.
Universalistes, nous sommes partisans d’une Union africaine non pas chimérique, non pas fantasmée, non pas illusoire, mais construite pas à pas autour du principe de subsidiarité.
Chaque question doit être réglée au bon niveau, du continent parfois, de la sous-région ouest-africaine lorsque c’est nécessaire, au niveau national souvent mais aussi au niveau de nos régions et même de nos villages.
Humanistes, universalistes, chers camarades, cela porte un nom, celui de la social-démocratie.
Nous sommes résolument sociaux-démocrates. La social-démocratie, c’est le socialisme du XXIème siècle, une idéologie moderne, ancrée dans l’économie sociale de marché. Une idéologie conquérante, au pouvoir chez nombre de nos voisins africains et qui vient de remporter une belle victoire en Allemagne avec nos camarades du SPD. C’est un projet qui ne laisse personne au bord de la route, qui refuse les inégalités scandaleuses, sources d’instabilité, de violence et de crise.
Nos camarades de la grande famille social-démocrate, dignement représentée à l’occasion de notre congrès, ont témoigné à travers les messages que nous avons écoutés ensemble, de la confiance qu’ils placent en nous ; cette confiance que nous avons en nous-même ; cette confiance qu’il nous appartient désormais de transformer dans un contexte nouveau de décrispation et de recomposition.
Oui, après trente ans de soubresauts, trente ans de violences et de morts, le temps de la décrispation est désormais devant nous.
Il y a urgence. Urgence parce-que la Côte d’Ivoire est confrontée à d’autres dangers plus graves encore, cette menace terroriste latente mais chaque jour un peu plus précise, désormais à nos portes et parfois sur notre sol, cette menace terroriste qui est en train de déstabiliser toute la sous-région ouest-africaine. Nous tenons à exprimer notre compassion et notre solidarité aux peuples frères durement touchés par ce fléau.
Ce péril djihadiste exige le rassemblement de toutes les bonnes volontés. Il impose le dépassement et l’unité.
Face à cette menace, nous en appelons à une union sacrée du peuple de Côte d’Ivoire.
Nous le savons bien : les lignes de fractures de la vie politique ivoirienne ne correspondent plus à la réalité des positionnements ; une recomposition est en cours.
Le moment est venu pour les forces politiques qui placent au-dessus de toute considération la construction d’une nation ivoirienne apaisée, fraternelle et ouverte, de se retrouver. Je lance un appel à cette recomposition sur une base claire et exclusive : défendre l’intérêt de la Côte d’Ivoire, bâtir un partenariat politique autour de la réconciliation nationale, de la cohésion sociale et de la démocratie, conditions de la stabilité politique et du progrès.
Chers Camarades, dans les combats à venir, le Front Populaire Ivoirien ne peut pas et ne doit pas demeurer isolé.
Les défis qui nous attendent sont multiples : élections régionales, municipales, puis reconquête du pouvoir d’Etat en 2025.
Mobilisons-nous dès maintenant pour assurer la victoire. Notre victoire ; la plus belle des victoires ; la victoire d’une Côte d’Ivoire unie, démocratique et prospère.
 
Vive le FPI !
Vive la démocratie !
Vive la Côte d’Ivoire !
 
Je vous remercie.

Partarger cet article

En lecture en ce moment

Can 2021 : la Côte d’Ivoire affronte l’Egypte en huitième de finale

Célébration de l’excellence à l’école : le collège privé Notre Dame de la Délivrance récompense ses meilleurs élèves