Lutte contre la vie chère : malgré la tournée d’Achi dans les marchés, les prix continuent de flamber





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Les Ivoiriens et habitants de la Côte d’Ivoire sont confrontés depuis ces derniers temps à l’augmentation effrénée des prix des produits de première nécessité.

Ainsi, les prix des produits tels que le riz, l’huile, la tomate, la viande ont pris l’ascenseur au grand désarroi des consommateurs, qui eux ont vu leurs revenus rétrécir comme peau de chagrin.

En vue de maintenir les prix à un niveau acceptable, le gouvernement a donné des prix fourchette de certains produits. Notamment, le kilogramme de viande, le pain, le ciment.

Fin Mai, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba a sillonné quelques commerces du district d’Abidjan pour dit-il « s’assurer que les prix de certains produits sont respectés ». Visite à l’issue de laquelle il s’est satisfait de constater que les prix sont respectés. Pouvait-il en être autrement ?

Quel vendeur de viande, face au ministre, flanqué de ses gardes de corps, pouvait pousser l’outrecuidance de donner un prix, autre que celui indiqué par le ministère.

Et comme on ne peut pas cacher le soleil avec la main, les vrais prix ont été révélés au grand jour.

Un mois après cette tournée du ministre du Commerce et de l’Industrie, soit le 3 juillet 2021, c’est le chef du gouvernement, Patrick Achi, en personne, qui est descendu dans l’arène pour dit-il " parler simplement et directement avec les Ivoiriennes et les Ivoiriens du coût de la vie quotidienne et des hausses de prix parfois observées, parfois excessives".

A l’issue de cette tournée, le Premier ministre a fait savoir que dès la semaine qui suivrait la visite, le gouvernement relancerait le Conseil national de lutte contre la vie chère, renforcerait les contrôles afin que soient punis, les abus.

Une sortie que les incrédules ont vite fait de comparer à une opération de charme.

D’autres par contre avaient bon espoir. Pour eux, cette descente sur le terrain était une occasion toute trouvée pour le Premier ministre d’annoncer de grandes décisions, de mettre à exécution des plans déjà mûris.

Mais hélas. Toujours rien.

Ce qui donne du coup, raison à ceux qui, jusque-là considéraient cette opération comme du "tape œil".

Bien au contraire, les prix des produits n’ont fait que grimper, grimper et grimper, à tel enseigne qu’on se demande ce qu’Achi est allé dire aux commerçants.

 

Et si Mamadou Koulibaly avait eu raison trop tôt

Comme un visionnaire ou un prophète, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, en 2016, avait déjà prévenu.

Lors du référendum pour l’adoption de la nouvelle Constitution, le président-fondateur de Liberté et démocratie pour la République (Lider) avait averti que de la mise en place de nouvelles institutions, notamment, le sénat, la vice-présidence, etc. sera supportée par les impôts des contribuables.

"Vous pensez qu'il (président Ouattara) va financer tout ce lot avec quoi ? Les sénateurs, les conseillers économiques et sociaux, le vice-président, le gouvernement, le Premier ministre... etc. Ce sont vos impôts.

Oui à ce référendum, mais demain ne venez pas dire que la vie est chère. Dans  l'État, quand vous gérez des dépenses, il faut des recettes pour les financer... Il n'y a pas de dîner gratuit... Si vous acceptez le Sénat, vous (les ivoiriens) paierez les sénateurs. Si vous acceptez les conseillers économiques et sociaux, ces députés, ce vice-président, vous les paierez. Et c'est le courant, l'eau, le téléphone, les médicaments, l'essence... etc qu'ils vont augmenter et vous paierez les taxes. Ne venez pas dire après que la vie coûte cher alors que vous-mêmes, avez voté pour des dépenses supplémentaires...", avait prévenu Mamadou Koulibaly.

A voir l’évolution des choses avec les augmentations à n’en point finir, il est à se demander si les Ivoiriens ont eu tort de faire confiance à leurs autorités au point de leur faire boire le calice jusqu’à la lie ?

Si non, il appartient au gouvernement de mener des actions concrètes, et non de charme, pour soulager ces populations qui ne demandent, rien d’autre, que de vivre décemment. Et ça, l’Etat en a les moyens.

Pour l’heure, les populations souffrent et ce ne sont pas les sorties de quelque "zélés" pour qui tout est rose qui vont améliorer le quotidien des habitants de ce pays.

Lambert KOUAME

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